Les nouvelles sont bonnes sur le front de l'emploi. Selon l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), qui publie jeudi ses chiffres trimestriels, le nombre de chômeurs s'établit à 2,81 millions en France. Soit une baisse de 0,1 point entre le premier et le deuxième trimestre 2017. Un chiffre qui se trouve certes dans la marge d'erreur de l'indicateur de l'Insee, mais qui ne dément pas une tendance réelle. "Si on prend un peu de recul et qu'on regarde sur le plus long terme, on voit que, sur un an, le taux de chômage baisse de 0,5 point", note Anne-Juliette Bessone, cheffe de la division synthèse et conjoncture du marché du travail à l'Insee. "Il est globalement orienté à la baisse depuis le deuxième trimestre 2015."
CICE et pacte de responsabilité. L'inversion de la courbe dont François Hollande rêvait ? Avec le temps, la voilà semble-t-il enfin. Avec du temps, mais pas seulement. L'Insee attribue cette baisse du taux de chômage à plusieurs facteurs. "Dans notre note de juin dernier, nous anticipions un dynamisme du marché du travail, lié aux créations d'emplois", rappelle Anne-Juliette Bessone. "Différents facteurs viennent l'expliquer, notamment la mise en place de dispositifs comme le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), le pacte de responsabilité et de croissance, et la prime à l'embauche pour les PME (mesure interrompue en juin dernier, ndlr)."
Réforme des retraites. Que des mesures décidées sous le quinquennat de François Hollande. Le président socialiste avait entamé début 2014 un virage libéral très critiqué au sein de sa majorité. Il est également à l'origine d'une réforme des retraites qui a aujourd'hui un impact sur le taux d'emploi des seniors. "Pour ces derniers, la baisse récente du chômage reflète notamment les mesures prises en termes de retraite", confirme Anne-Juliette Bessone. "Le relèvement de l'âge de départ (le dernier date de janvier 2017) a entraîné une hausse de l'emploi des plus de 50 ans."
Si ces chiffres profitent au président en place, Emmanuel Macron, c'est donc en partie à son prédécesseur qu'il les doit. Mais aussi un peu à lui. En effet, l'actuel chef de l'État a été l'un de ses plus proches conseillers jusqu'en 2014. On disait alors de lui qu'il était son "hémisphère droit", celui qui a beaucoup poussé pour mettre en œuvre ces réformes d'inspiration plus libérale…