La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a confirmé jeudi sur France Inter que le gouvernement, comme Macron l'avait prévu pendant sa campagne, comptait "renforcer les sanctions" à l'encontre des chômeurs "fraudeurs" et "remettre de l'ordre dans tout ça".
Un accompagnement plutôt qu'une sanction ? "La très grande majorité des demandeurs d'emplois n'ont qu'un but, c'est de retrouver un emploi et d'avoir la dignité et la fierté de vivre de son travail", a expliqué la ministre. "Quand on fait un contrôle, on découvre au passage qu'il y avait des gens qui étaient découragés (…), cela amène parfois à plus d'accompagnement et pas forcément une sanction". Mais, "il y a une petite minorité de fraudeurs qui nuit à l'image des autres et crée un sentiment d'injustice chez les demandeurs d'emplois", a-t-elle ajouté. "Le contrôle doit être bien fait", a-t-elle poursuivi.
"On va mettre de l'ordre dans tout ça". "Pour les fraudeurs, aujourd'hui il y a plusieurs types de sanctions et c'est un peu étrange, si vous ne vous rendez pas à une convocation vous pouvez être suspendus pendant deux mois et par contre si vous ne cherchez pas de travail vous pouvez être suspendus pendant quinze jours, donc on va remettre de l'ordre dans tout ça pour que cela soit plus logique, plus cohérent", a-t-elle dit. Relancée sur l'échelle des nouvelles sanctions, elle a indiqué : "Oui pour les fraudeurs, il faudra renforcer les sanctions et puis que la main ne tremble pas pour les fraudeurs". "J'ai demandé aux partenaires sociaux de réfléchir et j'attends leurs propositions pour début février", a indiqué Muriel Pénicaud. "On va discuter des critères".
Rien de choquant pour Macron. Emmanuel Macron avait annoncé lors de sa campagne qu'il multiplierait les équipes de contrôle par cinq, en les faisant passer à un millier, notamment en contrepartie de l'élargissement des droits pour les démissionnaires et de l'ouverture aux indépendants. Il a estimé récemment que le contrôle des chômeurs était "normal" et ne présentait "rien de choquant" sans pour autant que ces règles signifient "poursuivre chacun".
Un rapport d'activité mensuel pour les chômeurs. La semaine dernière, le Canard Enchaîné a cité une note interne d'Antoine Foucher, le directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui ébauche un renforcement des sanctions, couplé à l'obligation faite à chaque demandeur d'emploi de remplir un "rapport d'activité mensuel", listant les démarches effectuées pour un retour à l'emploi. Actuellement, en cas de recherche d'emploi insuffisante ou de refus de formation, un chômeur peut voir son allocation réduite de 20% pendant deux à six mois. Selon la note, l'allocation serait réduite de 50% pendant deux mois. "Pour le moment, c'est une note (…) je ne sais pas ce qu'en pense réellement la ministre", a relativisé le numéro un de FO Jean-Claude Mailly, qui avait jugé son contenu "pas acceptable".