Après les incidents qui ont émaillé un rassemblement contre les violences policières à Bobigny, une partie de la classe politique s'indigne. Pour Christian Estrosi, premier adjoint de la mairie de Nice, cette manifestation devait être interdite. "Nous savions que cela allait provoquer les émeutes que nous avons connues. Rien ne peut justifier la violence", a-t-il estimé lundi au micro d'Europe 1.
Des manifestations injustifiées ? "Laissons la justice agir, ne laissons pas la rue s’exprimer de cette manière", a encore déclaré le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur à propos de l'enquête sur le viol présumé du jeune Théo à l'issue d'une brutale interpellation le 2 février. L'ancien édile a également tenu a rappeler que Théo lui-même avait déjà lancé un appel au calme en fin de semaine.
"Nous avons des dizaines de personnes, notamment des retraités, des dames âgées, qui se font arracher leur sac chaque semaine, casser le col du fémur en étant bousculées. Est-ce que vous avez systématiquement des manifestations ? Nous avons connus le drame d’Ilan Halimi il y a quelques années, est-ce que l’on est descendu par milliers ?", a-t-il interrogé, estimant notamment que les manifestations qui s'étaient formées après la séquestration et la mort du jeune homme en 2006 n'étaient pas comparables, en proportion, à celle de dimanche. "Lorsque l’on a lancé des cocktails Molotov dans une voiture de police dans une émeute, est-ce que l’on est descendu par milliers dans les rues pour défendre les policiers ?", a-t-il encore lancé.
La responsabilité de l'Etat. "Il est de l’autorité de l’Etat d’interdire ce type d’événements qui dégénèrent systématiquement en violences", martèle encore le sarkozyste, estimant que "la responsabilité du gouvernement tout entier est engagée".