Christiane Taubira est "prête à livrer bataille". "J'en ai même très envie", appuie-t-elle dimanche au micro de Patrick Cohen sur Europe 1. En retrait de la politique depuis sa démission du gouvernement Valls en 2016 pour cause de désaccord sur la déchéance de nationalité, l'ancienne ministre de la justice distribue depuis sa parole avec parcimonie.
Sollicitée aux Européennes de 2017 par le PS, les écologistes et par Benoît Hamon, elle n'avait rejoint aucune liste. "Il fallait d'abord que la gauche prenne conscience du naufrage subi en 2017, mesure sa profondeur. Et qu'elle réalise à quel point elle en était elle-même l'artisan", justifie-t-elle.
Idéaux "plutôt mal portés"
Christiane Taubira prône l'union de la gauche et appelle ses leaders à dépasser les "blocages et aversions individuels, les hostilités". "Ce n'est pas une utopie, c'est une nécessité." Elle martèle : "Il y a besoin de gauche, et urgence de gauche."
Car malgré ses déboires, la gauche a toute sa place dans le passage politique actuel, explique l'ancienne ministre. "Parce que dans les idéaux de gauche, il y a des réponses aux nouvelles situations de précarité, aux nouveaux besoin de solidarité", répond-elle. Des idéaux, déplore-elle toutefois, qui sont pour l'instant "plutôt mal porté, car pas rendus intelligibles" par les "leaders", les "figures" de la gauche actuelle. Une gauche à reconstruire, donc, et qui devra reconquérir ses troupes. "Les gens qui en ont tant besoin ne lui font plus confiance."