Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, a accusé, dimanche sur les réseaux sociaux, la gauche et la droite "d'épargner" le Rassemblement national de Marine Le Pen pour focaliser ses attaques contre le parti présidentiel qui, lui, "refuse les tabous".
"Les partis de l'opposition ont conclu avec le RN un pacte faustien"
Dans une tribune publiée sur Facebook, l'ancien ministre de l'Intérieur rappelle le meurtre, il y a 26 ans à Marseille, du Français Ibrahim Ali par des colleurs d'affiche du Front national, "pour sa couleur de peau".
"Certes, il y a eu des retouches cosmétiques, le nom a changé, le logo s'est adouci et les excès du père ont été remplacés par l'impréparation brouillonne de la fille, mais ne nous trompons pas : 26 ans plus tard, l'histoire bégaie", écrit Christophe Castaner. "Si le Rassemblement national tente de se racheter une vertu, c'est qu'il a externalisé la violence. Génération Identitaire est son prête-nom agissant", ajoute-t-il à propos du groupe qui va être dissous par le gouvernement.
Or, déplore l'ex-ministre de l'Intérieur, "les partis de l'opposition ont conclu avec le RN un pacte faustien" consistant à se focaliser sur LREM. "Triste désordre politique que de voir, au cours des dernières semaines, au lieu de critiquer le RN, droite et gauche l'épargner, le ménager et s'en prendre à ceux qui le combattent."
Il estime que la majorité combat le RN en tentant de convaincre ses électeurs, notamment "en refusant les sujets tabous", "y compris des thèmes que, par lâcheté, droite et gauche ont laissé devenir les monopoles" du parti d'extrême droite.
Cette tribune intervient alors qu'a éclaté une polémique sur un "islamo-gauchisme" dans la recherche académique, que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a débattu avec Marine Le Pen sur France 2 et que le gouvernement vient de faire voter son projet de loi dit sur le séparatisme, au terme de débats enflammés.