Rien d'illégal, il restera. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a déclaré mercredi lors du compte-rendu du Conseil des ministres qu'il "ne saurait être question" de la démission de Richard Ferrand, le ministre de la Cohésion des territoires au cœur d'une affaire immobilière révélée par le Canard enchaîné.
#Ferrand "Il avait l’inquiétude d'une mauvaise lecture de quelque chose qui est parfaitement légal" @CCastaner#E1Matinpic.twitter.com/Kc5IbbRJfy
— Europe 1 (@Europe1) 24 mai 2017
Un acte ni "délictuel", "ni pénal". "Sur la question de démissionner, la question ne s'est pas posée", "il ne saurait être question de sa démission", a annoncé Christophe Castaner, ajoutant également qu'il n'y a pas de "mise en cause par Le Canard enchaîné de Richard Ferrand. Il y a une information que Richard Ferrand lui-même ne conteste pas, qui relève d'un acte qui n'est pas délictuel, ni pénal, d'un acte de droit commun", "un acte de droit privé parfaitement légal". Richard Ferrand a lui parlé de "dénonciations calomnieuses" dans un communiqué.
Que reproche-t-on à Richard Ferrand ?
Le Canard Enchaîné retrace un épisode du 25 janvier 2011. À Brest, les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand est alors le directeur général, souhaitent louer des locaux commerciaux pour ouvrir un centre de soins. Trois propositions s'offrent à eux, dont une émanant "d'une société civile immobilière dénommée Saca, qui n'a pas encore d'existence légale, et qui n'est même pas encore propriétaire des surfaces qu'elle propose à la location", selon l'hebdomadaire. C'est cette proposition qui est choisie par par le bureau du conseil d'administration, "à l'unanimité". Toujours selon le Canard, la "future gérante de cette SCI n'est autre que l'avocate brestoise Sandrine Doucen, la compagne de Richard Ferrand". L'accord financier des Mutuelles de Bretagne obtenu, Sandrine Doucen aurait monté sa SCI dans l'urgence, obtenant un prêt bancaire équivalent à la totalité du prix des locaux car elle disposait "d'un locataire dont les revenus étaient garantis". Les Mutuelles auraient ensuite financé la rénovation complète des bâtiments, pour un montant de 184.000 euros. La valeur des parts de la SCI aurait, elle, été multipliée "par 3.000" en six ans.