Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré jeudi être prêt à discuter de la mise en place de "quotas sur l'immigration économique" lors du débat parlementaire prévu sur le sujet en septembre.
Une mesure controversée
"Tous les sujets seront abordés y compris les quotas sur l'immigration économique pour pouvoir discuter secteur par secteur du nombre de personnes qui peuvent être accueillies en France", a assuré Christophe Castaner lors d'un déplacement à Ris-Orangis, quelques jours après avoir relancé le débat sur cette mesure controversée.
Les déclarations dimanche du ministre, qui s'était dit ouvert à l'introduction de quotas sans préciser alors quel type d'immigration pourrait être concerné, a été critiquée par les partis de gauche et les associations, qui ont dénoncé une manœuvre pour séduire l'électorat de droite et du RN.
Les quotas, une ancienne idée de Nicolas Sarkozy
Selon Christophe Castaner, ces discussions auront lieu lors du prochain débat au Parlement sur l'immigration, annoncé par le Premier ministre Édouard Philippe mercredi dans son discours de politique générale. En janvier, le chef de l'État Emmanuel Macron avait, dans sa Lettre aux Français, évoqué l'idée d'"objectifs annuels" migratoires qui pourraient être fixés par le Parlement, sans toutefois évoquer le terme de quotas. L'idée ancienne de quotas économiques était réapparue en 2007 avec l'"immigration choisie" chère à l'ex-président Nicolas Sarkozy mais avait été abandonnée face à la controverse.
L'attribution du statut de réfugié ne sera pas concernée
"Il n'est pas question de parler des quotas pour les réfugiés parce que c'est un droit essentiel", a rappelé le ministre, en déplacement à Ris-Orangis à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés. "Je m'opposerai à ce que l'on puisse débattre de cela : toute personne qui demande le statut de réfugié doit voir son dossier examiné".
Il a par ailleurs réaffirmé vouloir réduire les délais sur l'asile. "Je souhaite que la réponse soit beaucoup plus rapide", a-t-il affirmé, évoquant le cas des Géorgiens qui doivent attendre "441 jours pour qu'on puisse leur répondre oui ou non sur le statut de réfugié". La réponse est négative pour 95% des cas, selon le ministre. "Il y a un dysfonctionnement du système et l'objectif c'est qu'on puisse y répondre dans les six mois."