L'application de l'accord de Paris et des engagements de réductions d'émissions de gaz à effet de serre "implique des efforts très importants", a souligné vendredi le ministre français de la Transition écologique, Nicolas Hulot.
"Des efforts très importants". L'accord de Paris sur la lutte contre le changement climatique, signé en décembre 2015 lors de la COP21, était "une feuille de route". "Maintenant on rentre dans le dur, dans la mise en oeuvre (...). Et évidemment ça implique des efforts qui sont très importants", a déclaré Nicolas Hulot à son arrivée à une réunion des 28 ministres de l'Environnement de l'UE à Luxembourg.
Les 28 doivent discuter vendredi d'un texte sur la "répartition de l'effort" entre États membres, afin d'honorer l'objectif de l'UE de réduire à l'horizon 2030 de 30% (par rapport au niveau de 2005) les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs qui ne sont pas gérés par le marché du carbone, c'est-à-dire les transports, l'agriculture et la construction.
Obtenir un compromis entre les États. L'objectif de l'Estonie, qui assure ce semestre la présidence tournante de l'UE, est d'obtenir un compromis entre États membres qui permettra d'entamer les négociations avec le Parlement européen sur ce pan de législation.
Le règlement sur la répartition de l'effort est un élément-clé pour permettre la mise en application concrète des engagements pris à Paris par l'UE d'une réduction totale de 40% des émissions de CO2 (par rapport aux niveaux de 1990). L'autre est la réforme, actuellement en cours, du marché du carbone (SEQE, Système d'échange de quotas d'émissions, ou marché ETS selon son acronyme anglais).
L'Europe est "la plus ambitieuse". "Quand on regarde l'Europe par rapport au reste du monde, on est quand même l'entité géographique la plus ambitieuse sur ses sujets-là. L'issue de cette réunion va évidemment donner un signal, un message à la COP 23" qui se réunit en novembre en Allemagne pour assurer le suivi des engagements internationaux, a estimé le ministre français.
Ouverture d'une débat sur la pollution chimique. Pour son premier conseil avec ses homologues européens, Nicolas Hulot, soutenu par le Luxembourg et l'Italie, va également demander à la Commission d'ouvrir un débat sur le problème des "pollutions chimiques". Il s'agit, a-t-il expliqué, de "retrouver un niveau de confiance entre agences d'évaluation et citoyens".
La récente controverse sur l'herbicide glyphosate a lancé au niveau européen un débat houleux sur la façon dont l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) formait son opinion scientifique sur la toxicité d'une substance. La France, le Luxembourg et l'Italie souhaitent que l'Efsa puisse dans certains cas précis et exceptionnels réaliser ses propres tests, en complément de ceux fournis par l'industrie elle-même, ce que la législation ne permet pas à l'heure actuelle.