"Il a mis le feu en 48 heures." Ce commentaire lâché auprès d'Europe 1 par un conseiller ministériel résume à lui seul la situation dans laquelle se trouve Christophe Castaner. La colère des policiers née de la sanction annoncée lundi par le ministre de l'Intérieur des fonctionnaires faisant l'objet de "soupçons avérés de racisme", mais aussi de la suppression de la technique d'interpellation dite "d'étranglement" a mis les fonctionnaires dans les rues.
Des demandes de démissions
Descente des Champs-Élysées, menottes jetées à terre... Pendant que les policiers criaient leur colère et leur ras-le-bol en battant le pavé vendredi, les appels à démission ont fusé de part et d'autre de l'échiquier politique. L'extrême droite et l'extrême gauche ont demandé la tête du ministre, quand la droite républicaine l'accuse d'avoir "lâché" les forces de l'ordre. L’exécutif se retrouve sur une ligne de crête et doit soutenir la police sans être aveugle aux abus.
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Une tempête en période de pré-remaniement
Mais même dans la majorité, certains le disent : Christophe Castaner "y est allé trop fort, son intervention a été perçue comme un désaveu terrible par les forces de l'ordre", confie une députée. D'autant que le ministre n'en n'est pas à sa première tempête depuis qu'il est à la Place Beauvau, notamment avec les gilets jaunes. Mais cette défiance des policiers à son égard arrive en pleine période de pré-remaniement, et donc pas forcément au meilleur moment. En coulisse certains espèrent ainsi que l'allocution d'Emmanuel Macron dimanche soir permettra de faire redescendre la pression et surtout de passer à autre chose.
En attendant, le ministre a reçu les syndicats de la police nationale jeudi et vendredi, leur a comme promis consacré une lettre. Dans cette missive, le premier flic de France affine sa pensée sur les points de friction avec ses subordonnés. S'il maintient la suppression de la technique "d'étranglement", il réaffirme dans le même temps "son soutien total face aux mises en cause et aux amalgames inacceptables dont les forces de l’ordre sont la cible". Reste à savoir si cela sera suffisant pour que les fonctionnaires ramassent leurs menottes.