Vont-ils faire pencher la balance ? À quelques semaines du congrès des Républicains, qui doit désigner son candidat à l'élection présidentielle, le parti a enregistré plus de 50.000 nouvelles cartes d'adhérents depuis fin septembre pour atteindre le chiffre de 132.000 militants ce lundi, à la veille de la clôture des inscriptions. Un gain majeur de nouveaux membres qui rend le scrutin du 4 décembre prochain particulièrement incertain entre les cinq candidats - Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse -.
25% des adhérents habitent en Île-de-France, région présidée par Valérie Pécresse
En réalité, on ne sait pas vraiment pour qui vont voter les nouveaux adhérents. 50.000 inscrits supplémentaires, cela représente plus de 50% de plus qu'il y a deux mois, au moment où Michel Barnier, l'ancien négociateur du Brexit pour l'Union européenne, apparaissait comme le favori des militants. Mais depuis, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont repris leurs cartes du parti et ils ont parcouru les fédérations pour faire adhérer le plus possible, "faire de la carte" comme on dit, au point de remettre en cause le rapport de force.
Si aucun des cinq candidats n'est propriétaire de ses électeurs, Europe 1 s'est procurée quelques chiffres évocateurs. L'Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse, est passée de 15.000 à 30.000 adhérents en quelques semaines, et représente désormais près de 25% du parti des Républicains. En comparaison, la région Auvergne-Rhône-Alpes, où se trouve notamment la Savoie de Michel Barnier, est passée de 7.000 à 15.000 membres. C'est deux fois moins que l'Île-de-France, mais deux fois plus que dans les Hauts-de-France, le fief de Xavier Bertrand, qui dispose donc de la région la moins garnie en nombre d'adhérents.
Une des clés du scrutin du congrès se trouve donc dans le profil de ces nouveaux inscrits, et l’absence de vrai leader dans les débats télévisés rend tout pronostic encore plus difficile.