Le Conseil d'État, saisi par Reporters sans frontières, demande à l'Arcom, régulateur des médias, de renforcer son contrôle sur la chaîne d'information en continu CNews. Il n'est plus seulement question de décompter les temps de parole des invités politiques, il faudrait aussi prendre en compte les interventions des chroniqueurs, animateurs, invités. Le Conseil d'État évoque le pluralisme des médias, mais de nombreuses voix s'élèvent contre son vice-président, Didier-Roland Tabuteau et ses liens avec le Parti socialiste. Que sait-on de cet homme de l'ombre de 65 ans qui joue un rôle central dans l'appareil d'État ?
>> LIRE AUSSI - Pascal Praud et vous - CNews : Christine Kelly appelle Emmanuel Macron à «faire respecter la pluralité des opinions» dans les autres médias
C'est un haut magistrat marqué très à gauche qui est actuellement à la tête de la plus haute autorité administrative française. Entre 1988 et 2002, Didier-Roland Tabuteau est passé par plusieurs cabinets socialistes sous Mitterrand, puis Jospin, aux côtés des ministres Claude Évin, Martine Aubry et Bernard Kouchner. Ces dernières années, il a publiquement défendu des réformes de gauche, comme l'instauration d'une grande sécurité sociale absorbant les mutuelles.
Vision politique du domaine juridique
Il y a deux ans, Emmanuel Macron propulse Didier-Roland Tabuteau aux commandes du Conseil d'État dont il dirige déjà la section sociale. Le président aurait souhaité récompenser ce service en première ligne dans la gestion de la crise du Covid, alors que la juridiction administrative s'était montrée relativement conciliante avec le gouvernement sur les atteintes aux libertés publiques. Le choix de Didier-Roland Tabuteau revient aussi à assumer une vision très politique du domaine juridique, loin de la tradition administrative française, marquant un fort attachement à la neutralité idéologique.