Jean-Claude Mailly, leader de FO, a recommandé lundi sur Public Sénat à Pierre Gattaz de "se taire" après les récents propos du patron du Medef en faveur d'un "contrôle journalier" des chômeurs.
"Une stigmatisation des chômeurs". "Qu'il se taise, voilà c'est tout, franchement c'est de la provocation", a dit Jean-Claude Mailly, interrogé sur les propos tenus mardi dernier par Pierre Gattaz. "Bien sûr, que c'est une stigmatisation des chômeurs", a aussi jugé le leader syndical.
Interrogé sur le fait de savoir s'il fallait renforcer "le contrôle et le suivi" des chômeurs, Jean-Claude Mailly a répondu : "Il y en a déjà !" "On va avoir des éléments bientôt parce que Pôle Emploi a travaillé sur ces questions-là et va bientôt rendre publics les résultats de ce qu'il a fait", a-t-il ajouté. "La très grande majorité de gens qui sont au chômage, ils aimeraient bien bosser", a encore déclaré le dirigeant de Force ouvrière.
Un contrôle journalier ou hebdomadaire. Invité à repréciser ce qu'il entendait exactement par "contrôle journalier", Pierre Gattaz avait expliqué la semaine dernière qu'il pouvait s'agir "d'un contrôle journalier ou hebdomadaire". Il s'était aussi défendu de "mépriser les chômeurs", affirmant que son "obsession" était de "baisser le chômage".
Pas de remise en cause du niveau d'indemnisation. Sur le fond, Jean-Claude Mailly a indiqué que les syndicats "ont la garantie qu'il n'y aurait pas de remise en cause à la fois du niveau d'indemnisation, des durées des indemnisations" après les rencontres avec l'exécutif sur la réforme de l'assurance-chômage qui vise à ouvrir le régime aux indépendants et aux démissionnaires.
La fin de la suspension des allocations chômage après deux refus ? "La seule chose que veut discuter le gouvernement c'est 'l'offre raisonnable d'emploi' qui existe déjà dans les textes aujourd'hui puisque si vous refusez deux fois vous pouvez être sanctionnés", a-t-il dit. "Je pense que le gouvernement va se rendre compte que ce n'est pas si évident que cela cette question", a commenté Jean-Claude Mailly. Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était prononcé en faveur de la suspension du versement des allocations chômage après le refus de plus de deux offres d'emploi "décentes".