La tante prendrait-elle ombrage de la nièce à la popularité galopante ? S'agacerait-elle de ses récentes sorties sur l'islam ou le planning familial ? D'après nos informations, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen ne s'adresseraient pas la parole. Officiellement, ce silence radio est imputable à leur campagne électorale. En réalité, il existe entre la candidate du Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la tête de liste en PACA une grande rivalité.
Stratégie politique et convictions personnelles. Si Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen n'apparaissent pas sur la même longueur d'onde sur divers sujets, notamment celui de la fermeture du planning familial, c'est d'abord une question de stratégie politique. Marion Maréchal-Le Pen fait le pari de séduire un électorat du sud-est de la France plus conservateur. Ce n'est pas le cas de sa tante, qui se présente dans une région qui a longtemps été ancrée à gauche, et reste donc sensible à ces sujets. Mais ces divergences relèvent aussi de convictions personnelles. Marion Maréchal-Le Pen a une culture FN plus traditionnelle, plus conservatrice sur les questions sociétales, pétrie de catholicisme.
Revenir à la ligne traditionnelle. Ces divergences sont cependant loin d'être anecdotiques. Car ce qui se joue avec les régionales, c'est la campagne de 2017 et, partant, le futur du parti frontiste. Si l'une était élue mais pas l'autre, cela pourrait avoir des conséquences sur le leadership du parti. Celui-ci pourrait définitivement pencher du côté de Marine Le Pen, qui, conseillée par Florian Philippot, a fait évoluer son idéologie pour conquérir les déçus de la gauche. Ou revenir à la ligne traditionnelle, comme l'appelait le fondateur du parti lui-même, avec une Marion Maréchal-Le Pen entourée d'une extrême-droite plus classique, qui revient aux idées défendues depuis toujours par son grand-père.