Depuis le premier confinement lié à la crise du Covid-19 il y a bientôt un an, le fameux "quoi qu’il en coûte" lâché par Emmanuel Macron a été la ligne directive du gouvernement français. Pourtant, l'incertitude sur le coût final de la crise sanitaire pour l'Etat et la Sécurité sociale demeure. Selon un sondage des Echos, 76% des Français ne croient d'ailleurs pas à une stabilité des impôts dans les mois à venir. Invité de Sonia Mabrouk lundi matin, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a pourtant assuré une nouvelle fois que l'exécutif ne céderait pas à cette solution.
Ne pas refaire "les mêmes erreurs"
"Je comprends ce sondage. Quand nous sommes sortis de la grande crise financière de 2008-2010, nous avons évité le pire, mais il a fallu payer la note. Et cela s'est traduit en 2012 par une augmentation massive des impôts et des prélèvements sur les Français, et ça a été une catastrophe", assure Bruno Le Maire. "Nous ne pouvons pas refaire la même erreur à la sortie de cette crise qui est la plus importante depuis 1929. Nous ne pouvons pas faire payer la note aux Français par les impôts. C'est un engagement que j'ai pris comme ministre des Finances, je n'augmenterai pas les impôts", poursuit le ministre.
Faire des économies sur l'argent public
Dimanche, dans le JDD, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, a souligné que l'annulation de la dette Covid-19 était "inenvisageable" et serait "une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des Etats". "Cette règle constitue l'un des piliers fondamentaux de l'euro", a-t-elle expliqué dans l'hebdomadaire français.
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Pour Bruno Le Maire, si cette annulation est impossible, l'exécutif devra donc se tourner vers d'autres options : "On peut rembourser en ayant dans un premier temps une croissance plus forte. Ce n'est peut être pas suffisant, mais c'est un élément clé. Et cette croissance nous la nourrissons grâce à l'investissement dans de nouvelles chaînes de valeur, de nouveaux secteurs industriels. Et l'autre solution qui s'offre à nous, c'est d'être plus économe sur l'argent public", a-t-il jugé.