Dans le fief de Marine Le Pen, ses partisans dénoncent son inéligibilité, décision «politique»

Après l'annonce des cinq ans d'inéligibilité immédiate décidés par le tribunal de Paris à l'encontre de Marine Le Pen ce lundi, des partisans de la cheffe de file du RN à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, ont dénoncé une décision "politique" pour eux. Cette commune est le fief électoral de Marine le Pen, où elle est députée depuis 2017.
A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), fief électoral de Marine le Pen où elle est députée depuis 2017, des partisans dénoncent lundi les cinq ans d'inéligibilité immédiate décidés par le tribunal de Paris, une décision "politique" pour eux.
"C'est vachement nul, parce que moi j'aurais aimé Marine Le Pen comme présidente", déclare à l'AFP Stacy Taquet, 28 ans, en recherche d'emploi. "Je trouve pas ça logique qu'elle soit punie pour ça".
"Ce n'est pas la première, pas la dernière qui est liée à des affaires"
"C'est honteux parce qu'elle avait sa place" dans l'élection présidentielle et "elle ne pourra pas se présenter. Donc voilà, ils veulent l'éliminer du service politique", renchérit Karine Groulez, aide-soignante de 56 ans. "Ils ne veulent pas qu'elle soit présidente et puis c'est tout", ajoute cette quinquagénaire qui habite à Hénin-Beaumont, où Marine Le Pen a été réélue députée dès le premier tour l'an dernier. L'aide-soignante se dit prête à voter pour Jordan Bardella s'il se présente pour le RN en 2027. "Mais bon, on aurait préféré que ça soit Marine Le Pen quand même, ça fait combien d'années qu'elle se bat pour nous!", lance-t-elle.
C'est en tant que conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais que Marine Le Pen a obtenu son premier mandat politique en 1998, avant de devenir en 2017 députée de la onzième circonscription du Pas-de-Calais.
Laurent, un autre habitant de Hénin-Beaumont âgé de 54 ans qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, déplore surtout le fait que la condamnation inclue une inéligibilité immédiate de cinq ans. "Qu'elle soit condamnée, c'est normal, si elle a fait quelque chose, mais qu'elle ne peut pas être élue (...) je ne suis pas d'accord avec ça", ajoute Laurent, selon qui un remboursement des sommes détournées aurait suffi. "Si elle paye ce qu'elle doit, qu'elle règle ce qu'elle doit à la justice, je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas être élue. Ce n'est pas la première, pas la dernière qui est liée à des affaires", estime-t-il.
Cependant d'autres habitants, comme Isabelle, 54 ans, estiment important que la cheffe de file du RN "assume ses actes". "Quand on fait une faute, on paie. Ce n'est pas parce que c'est Marine Le Pen qu'elle ne doit pas payer".