C'est l'heure des comptes pour le Parti socialiste. L'accumulation de défaites électorales ces derniers mois a fait très mal aux finances du parti. Les élus locaux reversent en effet une partie de leurs gains à leur formation politique. Moins il y en a, moins il y a de rentrée d'argent. A gauche, la situation est particulièrement catastrophique dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La région ne compte plus aucun élu socialiste après le retrait de la liste de Pierre de Saintignon au second tour.
Un million d'euros de pertes. Pour combler un déficit estimé à un million d'euros, le parti a annoncé des mesures drastiques. Pas question d'augmenter les cotisations des adhérents, qui auraient pu être tentés de fuir. Pour sauver les meubles, la fédération a décidé de commencer par vendre les immeubles. "Ce patrimoine, ces locaux sont devenus trop grands pour les besoins que nous avons", confie Martine Filleul, la première secrétaire. "Nous avons une plus petite équipe et des locaux plus petits nous suffiront pour gérer cette mauvaise passe et revenir à l'équilibre."
Une souscription pour les sympathisants. Les sections locales devront également se serrer la ceinture. Le PS du Nord a lancé une souscription, un appel aux dons en direction des sympathisants que les militants vont devoir relayer. "J'ai du mal à savoir comment vont réagir les gens", avoue Vivian, militant socialiste. "Je ne sais pas s'ils vont avoir pitié du PS, mais s'ils veulent que la gauche vive et survivre, il faut participer." Seul bon côté de cette quête, selon un élu : la cure d'austérité et de modestie pourrait peut-être permettre aux socialistes de se "ressourcer aux vraies valeurs de la gauche"...