Le président sortant en territoires inconquis. Emmanuel Macron s'est rendu lundi dans trois villes du nord de la France, à Denain, Lens et Carvin, au lendemain du premier tour de la présidentielle où il est arrivé en tête. Un déplacement stratégique pour le candidat Macron, qui a choisi des terres favorables au Rassemblement national de Marine Le Pen, plébiscitée dans ces trois villes. Le leader de la République en Marche a d'abord tenté de rassurer l'électorat populaire pour qui le pouvoir d'achat est la préoccupation principale, en assurant qu'il pourrait ajuster son programme.
Macron s'en prend à Le Pen sur la retraite
"Tout le monde m'a dit 'les taxes, les taxes, les taxes', parlez-lui des taxes", lance une première habitante de Denain à Emmanuel Macron, en ajoutant que "le pouvoir d'achat diminue". Interpellé sur le pouvoir d'achat, le candidat met en avant la suppression de la taxe d'habitation, ce qui ne convainc pas l'électrice. "Vous me mettez tout sur le dos quand ça bouge, mais jamais quand c'est dans le bon sens", réagit le président sortant.
Emmanuel Macron a également été bousculé à plusieurs reprises sur la retraite à 65 ans. Il a saisi cette occasion pour glisser des piques à sa rivale. "Le niveau des retraites ? Je regardais aussi le programme de Mme. Le Pen, elle ne permet pas de l'augmenter", assène le président-candidat, qui poursuit : "Et d'ailleurs, comme elle n'explique rien, et qu'elle dit au fond 'dormez braves gens', 'moi je ne toucherai pas l'âge légale' et elle proposait il y a cinq ans, 60 ans. Elle n'explique pas aux gens comment elle le finance."
"Pour convaincre, je dois compléter le projet qui est le mien"
À Denain, Emmanuel Macron est arrivé en troisième position, derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Alors pour tenter de convaincre celles et ceux qui ont préféré ces deux candidats, le président-candidat a promis d'ajuster son programme. "Maintenant, je veux convaincre, et je veux convaincre des femmes et des hommes de sensibilités diverses", détaille-t-il dans la foule. "Pour convaincre, je dois rassembler et pour rassembler, je dois entendre et donc compléter le projet qui est le mien, et avoir une méthode qui ne peut pas être celle d'il y a cinq ans", confesse le candidat Macron.
Le leader de LREM n'a pas donné de détails sur les mesures qu'il pourrait intégrer à son projet. Il s'est contenté de citer les thèmes de l'écologie et du travail.