Alors que les élections européennes auront valeur de test pour la République en Marche, et que LR compte bien profiter du scrutin pour réaffirmer sa place de premier opposant à l'exécutif, Édouard Philippe et Laurent Wauquiez se sont opposés sur la question européenne, jeudi soir lors de L'Émission politique.
Si LR n'a pas encore choisi sa tête de liste, et que le parti reste divisé sur son rapport à l'Europe, Laurent Wauquiez a fustigé la stratégie dessinée par Emmanuel Macron, qui compte bien faire de l'élection de 2019 un choix entre les "progressistes", et les "populistes". Cette opposition est "dangereuse", selon le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. "On a une menace de désagrégation de la communauté européenne et de prise de distance des peuples par rapport à l’Europe", a-t-il rappelé, avant d'accuser l'exécutif de "créer des catégories au lieu de rassembler".
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"Ce n'est pas Macron ou le chaos des extrêmes". Pour l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, les élections européennes offriront un choix entre trois attitudes. Tout d'abord celle de Marine Le Pen, "qui veut sauter de la voiture en marche (...) une folie". Puis, "la vôtre (celle d'Édouard Philippe et d'Emmanuel Macron) qui voulez envoyer la voiture dans le mur", notamment en poursuivant l'élargissement de l'Europe avec l'Albanie. "Moi, je propose de changer de direction", a ajouté Laurent Wauquiez, affirmant qu'il n'y a pas "qu'un seul chemin". "Ce n'est pas Macron ou le chaos des extrêmes", a-t-il conclu.
Répondant à l'accusation de son ancien collège de l'UMP, Édouard Philippe a assuré que le président de la République n'avait pas l'intention d'encourager une adhésion de l'Albanie. "Vous avez un problème avec la vérité", a-t-il lancé à Laurent Wauquiez. "Et vous avec la réalité", a rétorqué le patron de LR.
Échange tendu sur le plateau, @EPhilippePM et @laurentwauquiez font émerger leurs profonds désaccords" #LEmissionPolitiquepic.twitter.com/vvUEWMClyt
— L'Emission politique (@LEPolitique) 27 septembre 2018
Philippe dénonce les politiques de la Hongrie. Et celui qui verrait d'un bon œil le ralliement pour le scrutin de la frange pro-européenne de LR avait un angle d'attaque tout trouvé : la Hongrie. Le pays de Viktor Orban, qui a fait l'objet d'un vote au Parlement européen divise au sein même du parti de droite, au point que Valérie Pécresse a récemment demandé une clarification de LR sur le sujet, alors que Laurent Wauquiez ne cache pas son accord avec la politique migratoire de la Hongrie. Édouard Philippe a donc rappelé à Laurent Wauquiez "les menaces de l’intérieur" qui pèsent sur l'Europe, notamment sur "l’attachement aux valeurs démocratiques", et dénoncé des gouvernements comme celui de la Hongrie "qui remettent en cause la liberté de la presse ou de la justice".
"Pour la première fois, le vrai sujet qui sera au cœur de la campagne des européennes, c'est : 'est ce que nous voulons l'Europe, ou la défaire'", a conclu Édouard Philippe.