Élisabeth Borne, qui ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, a assuré mardi qu'elle "n'irait pas chercher les voix du Front national" parce que "dans les faits", le parti d'extrême droite "ne partage pas" les valeurs de la République. "Je n'irai pas chercher les voix du Front national" (devenu Rassemblement national), a déclaré la Première ministre lors de sa première séance de questions des députés au gouvernement.
La question de l'expulsion des étrangers au cœur du débat
Elle répondait à la cheffe de file des députés Rassemblement national, qui lui demandait d'"exécuter les obligations de quitter le territoire" (OQTF) pour les étrangers, "dont l'application reste aujourd'hui à 90% lettre morte". "Il y aura toujours quelque chose qui s'interposera entre nous, cela s'appelle les valeurs", a estimé la cheffe du gouvernement.
"Mon ADN, ma colonne vertébrale s'appelle la République. Alors oui, je vous le redis, Madame Le Pen, mon identité, c'est la liberté, c'est l'égalité, c'est la fraternité, c'est la laïcité. Et comme Première ministre, c'est autour de ces valeurs que je veux rassembler et uniquement autour d'elles".
"Des valeurs que vous ne partagez pas"
"Et ces valeurs, Madame Le Pen, vous avez beau tenter de vous les approprier, je suis convaincue que, dans les faits, vous ne les partagez pas", a-t-elle conclu. "Ceux qui n'ont pas voté la (motion de) censure" de LFI, comme le RN et LR, "n'exprimaient ni une confiance au gouvernement, ni une participation à la majorité", a précisé Élisabeth Borne.