Emmanuel Macron pourrait-il s'entendre avec les candidats à la primaire de droite et du centre ? Pas vraiment, à en croire les réponses des intéressés, jeudi, lors de leur dernier débat avant le premier tour de l'élection diffusé sur Europe 1.
"Il essaie de se refaire une virginité". "C'est un problème pour la gauche, moi je rassemble la droite et le centre, pas des personnes qui sont des co-auteurs de la désastreuse politique menée depuis 2012", a ainsi taclé Alain Juppé, interrogé sur le sujet. "Aujourd'hui il essaie de se refaire une virginité mais il aura un petit peu de mal je pense. Je rassemble la droite et le centre sur un projet. Je ne fais pas de combinaisons entre des partis qui n'ont rien à voir. Je ne sais pas encore très très bien ce que Monsieur Macron veut faire en France ces prochaines années. Ce qu'il dit donne un peu une impression de légèreté", a asséné le maire de Bordeaux.
Refonte du code du travail, facilitation des licenciements... Les quelques propositions évoquées par Emmanuel Macron se rapprochent, pourtant, de celles de plusieurs candidats. "Qu'est-ce qu'il viendrait faire avec nous ? Il a imaginé, rédigé, porté, la politique de François Hollande. Cela fait cinq ans qu'il est avec lui, cinq heures qu'il est en désaccord avec lui. Qu'est-ce qu'il y a de nouveau avec lui ?", a raillé Nicolas Sarkozy.
" Il serait bon aussi que chez nous, il y ait des visages nouveaux "
"Ne laissons pas le monopole du renouvellement politique à la gauche". Même son de cloche du côté de Nathalie Kosciusko-Morizet : "Un politique n'est pas seulement ce qu'il dit, il est aussi ce qu'il fait. Monsieur Macron cela fait plus de quatre ans qu'il a été participant de la politique de François Hollande". "La seule chance de succès d'Emmanuel Macron serait que la droite ne s'installe pas dans des débats qui ne laissent que le choix entre la nostalgie et le conservatisme", a renchéri l'élue municipale parisienne, en une pique non dissimulée à ses concurrents.
Dernier candidat à être interrogé sur le "cas" Macron, Bruno Le Maire voit dans la candidature de l'ancien ministre de l'Economie une occasion de s'interroger sur la stratégie de la droite. "Ne laissons pas le monopole du renouvellement politique à la gauche. Il serait bon aussi que chez nous, à droite, au centre, il soit possible de changer, d'avoir des visages nouveaux".