La France est-elle une nation multiculturelle ? A la question posée par David Pujadas, jeudi, lors du dernier débat de la primaire de la droite et du centre, la répartie de François Fillon a été claire. "La réponse est non. La France a une histoire, une langue, une culture. Cette culture et cette langue se sont enrichies des apports de populations étrangères mais ça reste la base, le fondement de notre identité", a estimé le candidat arrivé largement en tête à l'issue du premier tour.
"Une revendication extrêmement forte". "Nous n'avons pas fait le choix du communautarisme, du multiculturalisme", a poursuivi François Fillon. "Je veux que les étrangers qui viennent s'installer dans notre pays s'intègrent, s'assimilent, respectent l'héritage culturel qui est le nôtre parce que c'est une revendication extrêmement forte qui remonte du plus profond de l'âme française, que de conserver nos repères, nos valeurs, une forme d'identité, qui naturellement doit évoluer, mais qui ne doit pas disparaître", a poursuivi François Fillon. "Quand on vient dans la maison d'un autre, par courtoisie, on ne prend pas le pouvoir, on respecte cet autre."
Une "richesse" pour Juppé. Interrogé à son tour, Alain Juppé a marqué sa différence sur le sujet : "pour moi l'identité de la France c'est d'abord sa diversité, et j'ai peut-être là une divergence avec François", a répondu le maire de Bordeaux. "Parce que nous ne sommes pas tous pareils, nous avons des origines différentes, des couleurs de peau différentes - quand je suis allé dans la France d'Outre-mer je n'ai pas dit que la France était un pays de race blanche, ça n'aurait pas eu beaucoup de succès. Nous avons aussi des religions différentes - certains n'en ont pas -, nous avons des idées politiques différentes et c'est une force, c'est une richesse, cette diversité de la France", a-t-il poursuivi, nuançant toutefois "à condition que cela n'aboutisse pas au communautarisme, c'est à dire à l'enfermement de chaque groupe dans ses propres lois ou dans ses propres modes de vie".