Sur l'immigration, un des thèmes centraux de la campagne du congrès des Républicains, chaque candidat a sa formule. Lors du troisième débat pour l'investiture à la prochaine élection présidentielle, diffusé sur Europe 1 et CNews, les cinq candidats - Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse - ont évoqué leurs solutions pour réguler, de façon plus ou moins forte, le recours à l'immigration en France. Dans un sondage pour Europe 1 et CNews, près de 60% des Français se disent contre l'idée d'une immigration zéro dans l'Hexagone.
Quotas, droit du sang, passeport républicain...
Sur ce sujet, Xavier Bertrand rappelle qu'il veut mettre en place un référendum dès l'automne 2022 sur un "quota migratoire" pour combattre l'immigration illégale. Le président de la région Hauts-de-France prône également un "passeport républicain", où les personnes qui veulent venir en France doivent adhérer "aux principes républicains : aucune loi religieuse n'est égale ou supérieure aux lois de la République, et la femme est l'égale de l'homme", précise-t-il, "autrement, il n'y a pas d'intégration possible. C'est l'assimilation", ajoute Xavier Bertrand.
Le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti défend lui "le droit du sang", affirmant que la situation à Mayotte peut se généraliser dans l'Hexagone. "Ce n'est qu'une question de temps si on ne fait rien", prévient-il. Pour le député, "on ne peut pas devenir Français par le hasard de la naissance. On doit devenir Français par la filiation. On doit surtout devenir Français par la naturalisation, avec des exigences beaucoup plus fortes", poursuit Éric Ciotti, qui veut allonger le délai pour prendre la nationalité à dix ans.
"Un enjeu de civilisation"
Valérie Pécresse se montre également ferme sur l'immigration. La présidente de la région Ile-de-France propose un système de "quotas" dans lequel "on sélectionne ceux que l'on veut laisser entrer" sur le territoire français. Pour elle, il faut également revoir l'aide au développement dans certains pays "à problèmes". "Si des pays ne reprennent pas leurs clandestins, c'est immigration zéro pour eux. Zéro étudiant, zéro travail, regroupement familial", appuie Valérie Pécresse, soulignant le mauvais comportement du Mali ou de l'Algérie dans l'affaire des visas.
De son côté, Michel Barnier estime qu'il y a "un enjeu de civilisation" et met en avant un "moratoire constitutionnel", mise en place dès septembre prochain, qui permettrait "d'arrêter tout de suite la régularisation des sans-papiers, de stopper les regroupements familiaux, d'engager la lutte contre la fraude sociale". L'ancien négociateur du Brexit pour l'UE opte aussi pour "une vérification biométrique de tous ceux qui bénéficient des droits à l'Assurance maladie", à la place de la carte vitale. Michel Barnier veut également modifier le droit d'asile "pour éviter les abus".
Pour sa part, Philippe Juvin se positionne pour une suspension des accords de Schengen, voyant la question européenne comme une question "clé" dans l'immigration. "Nous renégocions avec les pays qui font partie de cet accord, et nous aurons un Schengen 2 dans lequel il y aura des pays qui ont la même politique migratoire", assure le maire de La Garenne-Colombes, dans les Hauts-de-Seine. "Il faut inclure Mayotte et les territoires ultra-marins dans l'espace Schengen pour nous faire profiter des avantages de Frontex", ajoute Philippe Juvin.