Benoît Hamon, candidat socialiste à l'élection présidentielle, s'est dit "bouleversé" par le décès mardi de l'ancien ministre et figure de l'aile gauche du PS Henri Emmanuelli, qui était "une forme d'âme sœur" pour lui.
"Une forme d'âme sœur". "C'est très dur pour moi de vous en parler", a déclaré Benoit Hamon. "Il a joué un rôle extrêmement important dans ce que je suis, je lui dois beaucoup. Ça me bouleverse. C'était comme une forme d'âme sœur pour moi", a-t-il poursuivi, visiblement ému, lors d'un point de presse à Bruxelles où il est en déplacement jusqu'à mercredi matin. "Il était plus vieux que moi mais c'était comme un frère en politique", a ajouté Benoit Hamon, âgé de 49 ans, au sujet de Henri Emmanuelli, décédé mardi matin à l'âge de 71 ans des suites d'une longue maladie.
#Hamon apprend le décès d'Emmanuelli à Bruxelles pic.twitter.com/ww8LjS4bxl
— Mathilde Siraud (@Mathilde_Sd) 21 mars 2017
Emmanuelli soutenait Hamon. Le député des Yvelines, lui aussi tenant de l'aile gauche du PS, avait revendiqué cette filiation dimanche après-midi lors de son grand meeting à Bercy, citant notamment Henri Emmanuelli parmi des "femmes et des hommes qui vous apprennent qu'il faut tenir même face à l'air du temps, surtout face à l'air du temps, qu'il faut toujours se battre pour ses idées et qu'il ne faut jamais oublier pour qui on se bat". Henri Emmanuelli avait apporté son soutien à Benoit Hamon début janvier, lors de la primaire organisée par le PS, le jugeant "le plus à gauche" parmi les socialistes, tout en émettant des réserves sur son projet de revenu universel, jugé "déresponsabilisant". Benoit Hamon avait d'ailleurs au même moment tenu une réunion publique à Mugron dans les Landes, au cœur de la circonscription d'Henri Emmanuelli, soulignant "l'influence bienveillante" de l'ex-président de l'Assemblée nationale (1992-1993) dans son parcours.
Cofondateur du courant "Un monde d'avance" avec Benoît Hamon, Henri Emmanuelli avait, durant l'été, toutefois qualifié d'"irresponsables" Benoît Hamon et Arnaud Montebourg pour avoir décidé de se présenter à la présidentielle alors que François Hollande, en président sortant, pouvait encore être candidat.