Les juges d'instruction "conduisent leurs enquêtes en toute indépendance, de manière collégiale, dans le respect du contradictoire et de la présomption d'innocence", a asséné mercredi le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, en réponse aux accusations de François Fillon.
"Les magistrats sont gardiens du droit". "Le travail en cours des magistrats n'a pas à être commenté", a estimé le ministre dans un communiqué, peu de temps après que le candidat de la droite à la présidentielle eut déclaré que la procédure judiciaire le visant s'apparentait à un "assassinat politique". "Je ne fais que redire une évidence. Nous sommes dans une République où les juges, les magistrats sont gardiens du droit, donc il ne peut pas y avoir plusieurs justices, il n'y a pas différentes catégories de justice, il y a la loi et son application", a encore déclaré Jean-Jacques Urvoas.
Communiqué de #presse du garde des sceaux
— Ministère Justice (@justice_gouv) 1 mars 2017
> L'indépendance de la #justice est un principe à valeur constitutionnelle. pic.twitter.com/pPBmqFhhvk
Le discours au vitriol de François Fillon. François Fillon, en annonçant son maintien dans la course à l'Elysée malgré sa prochaine mise en examen, s'est livré à une virulente critique des magistrats mercredi. Selon lui, sa convocation le 15 mars "s'inscrit dans la ligne d'une enquête menée depuis le début exclusivement à charge". "Je n'ai pas été traité comme un justiciable comme les autres", "la présomption d'innocence a complètement et entièrement disparu", a accusé l'ancien Premier ministre, pour qui c'est la présidentielle elle-même "qu'on assassine".
François Hollande s'élève contre les mises en cause des juges et des policiers
François Hollande s'est également élevé "solennellement" mercredi "contre toute mise en cause des magistrats" dans le cadre de la campagne présidentielle, visant sans les nommer les candidats de la droite et de l'extrême droite, François Fillon et Marine Le Pen. "Une candidature à l'élection présidentielle n'autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges, à créer un climat de défiance incompatible avec l'esprit de responsabilité et, pire encore, à lancer des accusations extrêmement graves contre la justice et plus largement nos institutions", a déclaré le chef de l'Etat dans un communiqué de l'Elysée. "Le peuple français est souverain" et "aura à se prononcer lors de la prochaine élection présidentielle", relève le chef de l'Etat qui "rappelle" cependant "que la justice est également rendue en son nom et que nul ne peut s'y soustraire".