Face aux critiques, Christophe Castaner assume. Le ministre de l'Intérieur a défendu vendredi la décoration de plusieurs policiers mis en cause dans des violences survenues principalement lors des manifestations de "gilets jaunes". Mais, a-t-i précisé : "s'il y a des sanctions, la médaille sera retirée".
Violences policières: "S'il y a des sanctions, les médailles de la sécurité intérieure seront retirées" affirme Christophe Castaner pic.twitter.com/AujoMZ9peE
— BFMTV (@BFMTV) 19 juillet 2019
Dans un article publié mercredi, Mediapart a révélé qu'au moins cinq agents "impliqués dans des enquêtes concernant des violences policières" ont été distingués de la médaille de la sécurité intérieure pour leur engagement dans des opérations d'ordre public, principalement dans le cadre de la mobilisation des "gilets jaunes". Parmi eux, deux commissaires mis en cause dans l'enquête sur les violences subies par Geneviève Legay, une manifestante de 73 ans blessée à Nice en mars lors d'une charge de police, mais aussi deux officiers dont les noms figurent dans les enquêtes sur le passage à tabac de "gilets jaunes" dans un fast-food à Paris, et dans le décès d'une octogénaire à Marseille, Zineb Redouane. Mediapart inclut dans sa sélection le commissaire divisionnaire qui encadrait la charge policière controversée survenue près des bords de Loire, la nuit de la fête de la musique à Nantes, le 21 juin, et depuis laquelle un jeune homme, Steve Maia Caniço, a disparu.
"Ne jetons pas les noms en pâture"
"Ne jetons pas les noms en pâture", a appelé vendredi Christophe Castaner, interrogé par la presse lors d'un déplacement. Et le ministre de l'Intérieur d'évoquer cinq noms "repris par la presse pour lesquels il n'y a aucune mise en cause sur les faits évoqués au moment où la médaille leur a été accordée". L'ancien porte-parole du gouvernement en appelle également "au respect des femmes et des hommes qui sont sur le terrain et qui défendent nos concitoyens et notre République".
Toutefois, a précisé le ministre, "la médaille de sécurité intérieure peut être accordée et retirée". Ainsi, "s'il y a des sanctions administratives ou judiciaires, elle sera retirée", a-t-il assuré, tout en appelant au respect de la présomption d'innocence.