"Dédaigneuse", "médiocre" : Vallaud-Belkacem sous le feu de la droite

Najat Vallaud-Belkacem à Paris, le 10 mai 2015.
Najat Vallaud-Belkacem à Paris, le 10 mai 2015. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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FEU À VOLONTÉ - Nicolas Sarkozy a comparé lundi la ministre de l'Education nationale à Christiane Taubira, raillant un "combat effréné pour la médiocrité".

Les syndicats d'enseignants, les milieux intellectuels et même des personnalités de gauche, comme Jean-Marc Ayrault, ont été les premiers à monter au créneau contre la réforme du collège. Mais après un réveil tardif, l'opposition a embrayé. Les attaques fusent désormais à un rythme soutenu à droite. Et se concentrent de plus en plus sur la ministre de l'Education nationale.

"Combat effréné pour la médiocrité". Nicolas Sarkozy avait déjà fustigé, la semaine dernière, "la plus détestable de la longue liste des réformes inutiles que nous avons connues depuis trois ans". En campagne pour promouvoir le nouveau nom de son parti, "Les Républicains", le président de l'UMP en a rajouté une couche, lundi soir lors d'un meeting en Seine-Saint-Denis. "Dans le combat effréné pour la médiocrité, Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem", a-t-il lancé sous les applaudissements. Et d'épingler une réforme jugée "désastreuse, peut-être irréversible, pour notre République".

Une lettre à Hollande. Mais au sein de l'UMP, c'est d'abord du camp de Bruno Le Maire que l'offensive est venue. Après une tribune au Figaro le 27 avril, le député de l'Eure a écrit une lettre ouverte signée par plus de 200 parlementaires pour demander à François Hollande le retrait de la réforme, "un naufrage pour notre Nation", selon lui. Dans la foulée, l'UMP a mis en ligne une pétition contre le texte. Le succès est très limité pour l'instant : un peu plus de 8.700 signatures recueillies en cinq jours.

François Fillon a aussitôt embrayé, en publiant lui aussi dans une tribune au Figaro, dans laquelle il fustige notamment "notre jeune et dédaigneuse ministre" pour avoir qualifié de "pseudo-intellectuels" les personnalités qui ont pris position contre la réforme.

Philippot : "la pire ministre de l'Education nationale". Toutefois, la charge la plus violente à l'encontre de Najat Vallaud-Belkacem revient au Front national. "Je considère que Najat Vallaud-Belkacem est la pire ministre de l'Education nationale de ces dernières décennies", a affirmé Florian Philippot, le numéro deux du parti, dimanche sur Sud Radio.

En face, Najat Vallaud-Belkacem se démène pour tenter d'éteindre l'incendie. Presse, radios, télévisions, la ministre multiplie les interviews pour expliquer sa réforme et repousser les attaques. "A chaque fois, ceux qui cherchent à démocratiser l'école et la réussite sont accusés par les conservateurs de 'niveler par le bas' et de faire de 'l'égalitarisme'", a-t-elle ainsi assuré dimanche au JDD.

Valls dénoncé des "mots insupportables". Soucieux de ne pas laisser la ministre en rase campagne, le duo exécutif est également monté au créneau. La semaine dernière, François Hollande avait dénoncé "le concert des immobiles" qui "défendent leurs intérêts particuliers". Quant à Manuel Valls, il a de nouveau donné de la voix à l'Assemblée nationale, mardi. Dénonçant des "attaques personnelles" et des "mots insupportables" de la part de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre a assuré que son gouvernement irait "jusqu'au bout" sur la réforme.

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