Budget 2025 : députés et sénateurs s'accordent sur une version commune du texte
La commission mixte paritaire, composée de sept députés et de sept sénateurs, est parvenue à un compromis sur le projet de loi de finances ce vendredi, après quatorze heures de travaux. Ce texte doit désormais être adopté par les deux chambres.
La commission mixte paritaire réunissant sept députés et sept sénateurs est parvenue vendredi à un compromis sur le budget de l'État pour 2025, qui va désormais devoir être adopté par les deux chambres, avec un probable 49.3 dès lundi à l'Assemblée nationale, selon des sources parlementaires.
La version sortie de la CMP est très proche des arbitrages des deux chefs de file de la coalition gouvernementale pour ces discussions, le sénateur Jean-François Husson (LR) et le député David Amiel (Renaissance), peu de concessions ayant été arrachées par le PS. Elle doit, comme prévu, permettre de contenir le déficit budgétaire à 5,4%, selon Renaissance.
Des débats tendus sur l'AME
Les travaux de ce conclave, qui avaient commencé jeudi matin, se sont déroulés sans anicroche, le camp gouvernemental, majoritaire, votant sans coup férir les propositions de rédaction de Jean-François Husson et David Amiel. Rare pomme de discorde entre la droite et les macronistes, la question de l'Aide médicale d'État.
Se sont ainsi affrontées deux propositions, celle de Jean-François Husson et des sénateurs (-200 millions d'euros sur 1,3 milliard), et celle de David Amiel (-111 millions d'euros, soit le maintien des crédits de 2024), selon des sources parlementaires. C'est in fine celle-ci qui a été adoptée.
Les socialistes, qui réclamaient le maintien des crédits à hauteur de ce que proposait la version initiale du projet de loi, à 1,3 milliard, ont voté l'amendement de David Amiel faute de pouvoir faire adopter le leur, et de crainte que la version du Sénat ne s'impose. Surtout, les critères d'accès à l'AME n'ont pas été modifiés comme le souhaitaient la droite et le RN, et comme le redoutait le PS.
Les socialistes ont affirmé avoir voté contre le budget
À l'issue des discussions, les socialistes ont affirmé avoir voté contre le budget, marquant ainsi leur appartenance à "l'opposition", même s'ils "ont réussi à amoindrir ce qu'auraient été les souffrances ou les atteintes au pouvoir d'achat des retraités, des patients", selon le président du groupe PS à l'Assemblée, Boris Vallaud.
Boris Vallaud ne s'est pas prononcé sur la question de la censure, qui se posera la semaine prochaine, après l'utilisation probable par le gouvernement du 49.3 pour faire adopter le budget sans vote par les députés lundi. Au fil des discussions, les socialistes ont mis en valeur devant la presse leurs "victoires", que ce soit sur le Fonds vert, l'agence bio, les transports du quotidien ou le rétablissement de 4.000 postes d'enseignants, confirmé par la commission.
Mais les trois autres groupes de gauche ont plutôt pointé le "verrouillage" des débats, et des reculs "aggravés" par la CMP sur le front des coupes budgétaires.
"Les recettes baissent de 6,2 milliards d'euros par rapport au budget Barnier"
L'accord trouvé par les parlementaires en commission mixte paritaire (CMP) vendredi accouche d'un projet de budget de l'État pour 2025 qui sera "pire que le budget Barnier", a dénoncé le président Insoumis de la commission des Finances de l'Assemblée, Éric Coquerel.
"Les recettes baissent de 6,2 milliards d'euros par rapport au budget Barnier" et les coupes budgétaires "augmentent de 6,4 milliards d'euros" par rapport au projet du précédent Premier ministre, a calculé le député LFI, fustigeant une "cure d'austérité sans précédent" et appelant les oppositions à être "cohérentes" en censurant le gouvernement de François Bayrou.