Les coups ont volé jeudi soir. Après un premier acte assez mollasson, le deuxième débat de la primaire à droite a donné lieu à des échanges musclés entre les sept candidats. Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire et Jean-François Copé ont attaqué frontalement Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'état a gardé son calme afin de se préserver de son duel à distance avec Alain Juppé. Un duel qu'on vous résume en trois actes.
Acte I, le cas Bayrou. Un nom résume parfaitement le fossé qui sépare Nicolas Sarkozy et Alain Juppé : François Bayrou. Le cas du président du MoDem, qui empoisonne la campagne à droite depuis une dizaine de jours, a animé le second débat entre les sept concurrents,Jeudi soir lors du deuxième débat, l'ancien chef de l'Etat n'a rien voulu lâcher. S'il veut bien des centristes, il ne veut pas du maire de Pau. De son côté, Alain Juppé s'est défendu d'avoir promis la moindre chose à François Bayrou. "Je suis très surpris de cette fixation sur le cas de François Bayrou", a expliqué le maire de Bordeaux. "Cette attitude est suicidaire, partir en guerre comme ça contre une tête de Turc".
Acte II, l'ouverture à gauche. Alain Juppé a profité de ce "Bayrougate" pour dresser un parallèle avec l'ouverture à des personnalités de gauche pratiquée par Nicolas Sarkozy après sa victoire en 2007. "Annoncer la couleur avant l'élection, ça me paraît plus loyal que d'attendre le lendemain de l'élection pour faire entrer des ministres appartenant au Parti socialiste et qui tout d'un coup rejoignent le gouvernement sans que les électeurs en aient été prévenus", a-t-il lancé. Nicolas Sarkozy encaisse et préfère ne pas répondre.
Acte III, le "ni-ni". Deuxième gros désaccord entre les deux hommes politiques : le fameux "ni-ni" selon lequel dans un deuxième tour entre le PS et le FN, le parti Les Républicains ne donnerait pas de consigne de vote. Nicolas Sarkozy revient légèrement sur cette règle pour la présidentielle. Si Marine Le Pen arrive au 2e tour, il pourrait voter François Hollande. "Je n’accepterai jamais que Marine Le Pen s'installe dans le fauteuil du président de la République", a affirmé l'ancien locataire de l'Elysée. Alain Juppé, lui, refuse d'envisager cette hypothèse. "Je ne voterai pas pour François Hollande pour la bonne raison qu'il ne sera pas au second tour sauf si nous faisons les imbéciles", a expliqué l'ancien Premier ministre.