Ce dimanche soir, la sixième dissolution de l’Assemblée nationale a été effective depuis la création de la Vᵉ République. Cette décision a été prise à deux reprises par le Général de Gaulle : en octobre 1962 et en mai 1968. Au lendemain de son investiture présidentielle, le socialiste François Mitterrand dissout l'Assemblée nationale une première fois le 22 mai 1981 puis une seconde fois le 14 mai 1988. La dernière dissolution remonte à Jacques Chirac, le 21 avril 1997. C’est une décision extrêmement grave que vient de prendre Emmanuel Macron.
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Une décision qui rebat toutes les cartes
C’est par nature l’arme suprême, voire la bombe atomique institutionnelle à la main du président. Elle détruit le rythme de la vie politique, comme avec le projet de la révision constitutionnelle de la Nouvelle-Calédonie ou encore le projet de loi. Cette dissolution aura des conséquences lourdes puisque les députés, qui seront élus le 7 juillet, le seront pour cinq ans. C’est-à-dire jusqu’en 2029 et donc après la présidentielle de 2027.
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Sans le dire, Emmanuel Macron vient ainsi de décider de la plus grande réforme institutionnelle de son quinquennat en décorrélant l’élection présidentielle des élections législatives et casse entièrement l’esprit de la réforme du quinquennat voulue par Jacques Chirac.
Une décision qui rebat toutes les cartes de la vie politique et qui met son propre camp dans l’embarras. Dorénavant, Edouard Philippe ou encore François Bayrou devront négocier avec Emmanuel Macron pour avoir un maximum de députés au sein de la majorité dans la perspective de 2027, mais aussi après la présidentielle. Un moment où, peut-être, les alliés d’aujourd’hui seront les ennemis de demain.