Emmanuel Macron aurait-il dû parler publiquement de la question des droits de l'homme avec le président chinois Xi Jinping ? Pour le dissident chinois Ai Weiwei, la réponse est évidente, c'est oui. En visite officielle en Chine, le président a en effet expliqué mardi ne pas vouloir "donner des leçons" aux autorités de Pékin, arguant que parler des droits de l'homme en Chine n'avait jamais déclenché de résultat. "Je crois que la raison est simple, c'est le business. Mais n'importe quel leader qui a du respect pour l'histoire humaine doit parler plus fort des droits de l'homme", a commenté mardi l'artiste plasticien, photographe et cinéaste, installé aujourd'hui à Berlin.
"Je ne crois pas aux entretiens privés". Emmanuel Macron a cependant expliqué mardi avoir abordé le dossier des droits de l'homme lors de sa visite. "Ces préoccupations, je les ai évoquées avec le président Xi Jinping. Il sait qu'elles existent en Europe, en particulier sur le sujet des libertés et des droits universels. Et je sais que pour lui, le sujet est important", a indiqué le président français devant la presse. "Il y a les discussions, pas devant les journalistes, pas de manière ouverte, en tête-à-tête, et qui peuvent être utiles et donner des résultats. C'est celles-là que je favorise", a-t-il assuré. "Je ne crois pas aux entretiens privés. Un homme public doit toujours parler en public", a réagi Ai Weiwei. "Qui sait ce qu'ils se disent en privé. Mais peut-être que les Français se fichent désormais des droits de l'homme."