Combien de temps Yannick Jadot restera-t-il candidat à la présidentielle ? S’il continue de chercher des parrainages en son nom, l’écologiste ferme de moins en moins la porte à un désistement en faveur de Benoît Hamon. "Notre responsabilité, c’est de dépasser les egos pour discuter ensemble d’un projet. (…) Si nous arrivons à créer ce projet commun, nous discuterons d’une candidature commune", a-t-il indiqué sur Europe 1, mardi, voyant même dans ce retrait éventuel une "étape essentielle".
"Les convergences peuvent aller loin". Le mot n'est donc plus tabou : Yannick Jadot pourrait bientôt "retirer" sa candidature au profit de Benoît Hamon. Ce qui est bien accueilli du côté du candidat socialiste. "Nous sommes très optimistes car les convergences peuvent aller très loin. Il y a une forte volonté d’aboutir, des deux côtés", confirme à Europe 1.fr Guillaume Balas, proche de Benoît Hamon. "Il n'a pas changé de ligne lors de son investiture", se réjouit Julien Bayou, porte-parole EELV, qui estime que les idées de son parti "ont gagné" avec la victoire du député des Yvelines à la primaire de la gauche.
La proportionnelle et le nucléaire en discussion. De l’abrogation de la loi Travail à l’arrêt des travaux à Notre-Dame-des-Landes en passant par le revenu universel, les deux candidats partagent en effet de nombreux points communs. Ils ont aussi quelques divergences, comme sur le septennat renouvelable, la proportionnelle ou la réduction de la part du nucléaire. Ces deux derniers thèmes restent en discussion, chaque camp devant encore se mettre d'accord avec l'autre. "Sur ces éléments, ce sont davantage des différences de rythme. Les perspectives sont communes", estime Guillaume Balas. Pas d’obstacle insurmontable, donc.
L'ultimatum de Jadot. Quel va être le calendrier de ce rapprochement ? "Si on n'a pas réussi un projet commun d'ici à la fin du mois, ça ne marchera pas", a prévenu Yannick Jadot dimanche. "Il a raison sur le fait qu'il faut aboutir assez rapidement", appuie Guillaume Balas. "Ça ne va pas forcément traîner", renchérit Julien Bayou. Les législatives sont aussi concernées par cet accord envisagé de part et d'autre. Avec la présentation du projet écologiste, jeudi, et l'annonce de l'équipe de campagne de Benoît Hamon, le lendemain, les choses pourraient encore s'accélérer. "Ce n'est pas rien de retirer ce projet, alors que le parti présente un candidat à l'élection présidentielle depuis 1974", insiste Julien Bayou. Mais l'hypothèse d'un retrait de Yannick Jadot, crédité d'environ 2% dans les sondages, est celle qui paraît le plus vraisemblable. Lors de la primaire EELV, il s'était distingué de ses concurrents en affirmant ne pas croire à l’élection d’un président écologiste, préférant "mettre l’écologie au cœur du débat politique". Avec un projet socialiste en adéquation avec le sien, il pourrait considérer ce pari comme réussi.