La Première ministre Élisabeth Borne "ne sollicitera pas la confiance des parlementaires" mercredi lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée et au Sénat, a annoncé lundi le nouveau porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. "Nous ne sommes pas certains que les conditions de cette confiance auraient été réunies. (...) Nous travaillerons texte par texte" pour construire des majorités, a-t-il précisé à l'issue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement Borne. "La confiance ne se décrète pas a priori, elle se construit patiemment texte après texte", a lancé Olivier Véran, qui a estimé que la main était "tendue avec bienveillance" aux parlementaires des oppositions.
Sans majorité absolue, le gouvernement d'Élisabeth Borne se voit contraint de chercher des majorités au cas par cas, selon les textes. Si les propositions "correspondent au projet politique qui est le nôtre (...), nous les accompagnerons", a-t-il poursuivi.
Le vote de confiance, pas une obligation
Une décision qui ne passe pas du côté du groupe La France insoumise, qui a dit vouloir déposer une motion de censure dès mercredi, ce qui nécessite un dixième des parlementaires. Elle doit ensuite être adoptée à la majorité absolue pour renverser effectivement le gouvernement. "On ne maltraite pas la démocratie impunément", a tweeté la cheffe de file du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, qui entend faire "venir de force" la Première ministre "devant le Parlement.
Madame #Borne, on ne maltraite pas la démocratie impunément.
— Mathilde Panot (@MathildePanot) July 4, 2022
Nous vous ferons donc venir de force devant le Parlement.
Dès ce mercredi, nous déposerons une motion de censure contre le gouvernement. pic.twitter.com/5qImZT84JQ
"Ce n'est pas ma conception des choses que de vouloir censurer quelqu'un qui n'a pas commencé encore à parler", a rétorqué Olivier Véran, selon qui "personne n'a intérêt au blocage". Olivier Véran a encore rappelé que le choix de ne pas solliciter un vote de confiance à l'issue d'une déclaration de politique générale n'était "pas une première" dans l'histoire de la Vème République, en citant Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy qui, Premiers ministres sous François Mitterrand, n'y avaient pas non plus eu recours.