Emmanuel Macron a décidé de maintenir Élisabeth Borne à Matignon et va s'expliquer "d'ici la fin de la semaine" sur le cap qu'il entend poursuivre à la rentrée, a annoncé lundi l'entourage du président. "Pour assurer stabilité et travail de fond, le président de la République a décidé de maintenir la Première ministre", a souligné cette source. Pourquoi ce choix ?
Un choix par défaut ?
Après ces 100 jours d'apaisement fixés par le chef de l'État en avril dernier, Emmanuel Macron n'a pas trouvé mieux. Il y a encore une semaine, Gérald Darmanin tenait la corde. Finalement, aucun des prétendants au poste ne lui a apporté la preuve de sa capacité à débaucher une partie des 62 députés Républicains dont il a tant besoin. Un choix par défaut donc.
Si on parle de la forme, Emmanuel Macron aurait pu choisir de légitimer de nouveau Élisabeth Borne en la laissant présenter sa démission et en la renommant. Ce n’est pas ce qu’il a fait en faisant fuiter, par voie de presse, le prolongement, du bout des lèvres, de son CDD.
Le choix de la "stabilité" ?
Officiellement à l’Élysée, on défend "le choix de la stabilité, dans un moment où les Français veulent conserver des repères". En réalité, sans cap clair, le président a fait le choix du statu quo, en prenant le risque de l’immobilisme.
Pap Ndiaye, Marlène Schiappa, François Braun sur la sellette
Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on ne cache par la liste des ministres menacés : Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation, François Braun, à la Santé, mais aussi d’autres secrétaires d’État totalement inconnus du grand public, ou encore Marlène Shiappa, qui a envie de tourner une page.
Les noms d'Aurore Bergé et de Sacha Houlié évoqués
Du côté des entrants, le banc de touche n’est pas immense dans le camp d’Emmanuel Macron. L’entrée d’Aurore Bergé, la présidente du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale, est évoquée, comme celle de Sacha Houlié, venu de la gauche et aujourd’hui président de la commission des Lois.
Emmanuel Macron reçoit ses ministres et leurs conjoints ce mardi soir à l'Élysée pour un dîner annoncé comme un pot de départ pour certains, mais qui ne sauront, seulement à la fin de la semaine, s'ils restent ou s'ils sont remerciés.