Selon ses proches, le président veut à la fois renouveler son soutien aux maires, touchés par les violences urbaines de ces derniers jours. Emmanuel Macron souhaite prendre du temps avec eux pour échanger et vraiment comprendre ce qu’ils ont vécu : il s’agit aussi d’évoquer les causes et éventuelles solutions. Parmi les élus qui seront reçus tout à l’heure à l’Élysée, Gilles Poux, maire communiste de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis, plaide par exemple pour l’organisation d’une grande convention sociale.
Des avis divergents
"On a beaucoup fait sur le renouvellement urbain, donc sur le dur, mais sur les questions sociales, je crois qu'on n'a pas fait le chemin nécessaire. Donc moi, j'attends qu'il y ait un message fort pour que ça débouche sur une convention. Il faudrait qu'on appelle les acteurs des quartiers populaires, les jeunes, à travailler et en disant qu'on mettra des moyens pour faire en sorte que la jeunesse du pays ait le sentiment d'être prise en compte", détaille-t-il au micro d'Europe 1.
"Il faut qu'on s'occupe de la sécurité de tous, de tous les Français, pas seulement des élus", rétorque Boris Ravignon, maire LR de Charleville-Mézières. "Et pas seulement parce que les élus sont désormais touchés et n'ont plus finalement cette immunité dont ils pouvaient peut être bénéficier jusqu'à présent. On est des Français comme les autres et je crois qu'on va travailler pour la sécurité de tous."
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Définir des lignes communes
En recevant des élus de tous bords politiques et de tous les territoires, Emmanuel Macron veut donc évaluer si des lignes communes se dégagent. Mais son entourage prévient : il est encore trop pour tirer des leçons. Le Président n’a d’ailleurs pas prévu de prise de parole ou de discours.
Selon l'Élysée, la tendance est à la baisse des violences. Mais impossible de prévoir, à ce stade, s'il y aura une reprise. Emmanuel Macron continue donc de s'appuyer sur une stratégie bâtie sur trois piliers. Le premier : un très haut niveau de présence policière avec des moyens importants (drones, blindés). En deuxième intervient la circulaire du Garde des Sceaux sur une "réponse pénale ferme et rapide". Et le dernier avec un appel à la régulation sociale en mettant en avant la responsabilité des parents et des réseaux sociaux.