C'est une posture de fermeté qu'Emmanuel Macron veut incarner sur le terrain. Ce mardi, le chef de l'État s'est rendu dans la cité de La Castellane à Marseille, où une vaste opération antidrogue, baptisée "place nette XXL", est en cours. Une visite surprise au cours de laquelle le président s'est livré à un bain de foule et échangé, parfois de façon musclée, avec les habitants sur différents sujets.
Mais c'est avant tout pour évoquer le trafic de drogue, qui gangrène la cité phocéenne, qu'Emmanuel Macron a fait le déplacement. Dans sa conférence de presse au mois de janvier, il avait demandé dix opérations "place nette" chaque semaine. Lorsqu'il s'était rendu déjà à La Castellane en juin dernier, le président avait expliqué que Marseille était en quelque sorte une ville laboratoire sur laquelle le chef de l'État engageait des moyens très importants.
Un déplacement de campagne
Le chef de l'État revient donc sur place pour montrer que la lutte contre le trafic de stupéfiants n'est pas seulement l'affaire de son ministre de l'Intérieur, mais qu'elle est portée au plus haut niveau de l'État. À moins de trois mois des européennes, c'est aussi un déplacement de campagne pour Emmanuel Macron qui lui permet d'occuper l'espace et d'être au centre de l'attention médiatique.
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Le président veut montrer qu'il n'y a pas de zone de non-droit et qu'il peut aller partout, au contact de la population et qu'il est bien le chef du quotidien des Français. Des habitants qui l'interpellent sur tous les sujets : emploi, problèmes du quotidien et même situation internationale puisque plusieurs échanges ont porté sur la guerre en Ukraine et la situation à Gaza. C'est aussi en raison de cette actualité internationale qui l'a beaucoup mobilisé ces derniers temps qu'Emmanuel Macron souhaitait se rendre sur le terrain. Comme s'il s'agissait aussi de sauver les apparences d'un programme mal embarqué, celui qu'il a lui-même imaginé et annoncé en septembre 2021 : "Marseille en grand".
Il y a deux semaines, la fuite d'un document provisoire de la Cour des comptes révélait les faiblesses de ce plan, censé combler les retards en matière de logement, d'éducation, de transport public et de sécurité. Mais ce sont surtout les propos chocs de magistrats marseillais appelant à un plan Marshall contre le narco banditisme qui semblent avoir réveillé l'exécutif.