Il répète à l'envi que la présentielle, "ce n’est pas le sujet". Mais, Emmanuel Macron pose néanmoins ses petits cailloux. Dans une interview au quotidien belge Le Soir mercredi, le ministre de l'Economie, qui s'est pourtant fait remettre à sa place par François Hollande, continue de faire entendre sa petite musique. Il y précise notamment les ambitions de son mouvement "En Marche", destiné selon lui à "nourrir un projet présidentiel".
"On construira un plan d'actions, qui n'est pas un programme". Dans cette interview, Emmanuel Macron insiste : "Ma démarche consiste à refonder l'offre politique en France, au-delà des partis politiques classiques". Le patron de Bercy détaille alors le futur de son mouvement "En Marche" : "Nous allons dresser le bilan du pays en demandant à plusieurs milliers de 'marcheurs' de rapporter 100.000 expériences de vie française, récoltées en faisant du porte-à-porte. Les Français expliqueront leurs problèmes". Passée cette première étape, Emmanuel Macron annonce qu'il "présentera ce diagnostic à la fin de l'été", en précisant : "(ce sera) sans complaisance, car j'y ai ma part de responsabilité". "A la suite de cela, on construira un plan d'actions, qui n'est pas un programme", ajoute-t-il.
"C'est pour nourrir un projet présidentiel". Pas de programme donc, même si selon les informations de L'Obs, le mouvement d'Emmanuel Macron a tout d'un parti politique très classique. Deux associations ont été créées : une de financement et une qui est "un parti", selon les documents officiels.
Mais Emmanuel Macron l'assure, ce plan d'actions n'est "pas un programme". Car "dans un programme, vous vous engagez à faire 150 choses, dans ce plan d'actions, nous expliquerons ce qui doit être fait, en ayant des priorités claires choisies et un mode d'emploi", insiste Macron. "C'est donc destiné à nourrir une élection ?", l'interroge alors Le Soir. Réponse de l'intéressé : "C'est pour nourrir un projet présidentiel". Lequel ? On ne saura pas.
"Je n'ai pas pris cette remarque comme un reproche". Interrogé sur les remontrances de François Hollande à son égard - il avait assuré qu'Emmanuel Macron "sait ce qu'il lui doit" -, le ministre de l'Economie botte en touche : "Je n'ai pas pris cette remarque comme un reproche". S'il assure que "comme ministre", il est "évidemment à chaque instant soumis à l'autorité du président de la République", il ajoute aussitôt : "Mais j'ai désormais la responsabilité d'un mouvement politique, et donc celle de proposer".