Dès le soir de son élection, il marque une rupture avec François Hollande. La marche du Louvre, le pas lent dans la cour de l’Élysée, le discours d’investiture très œcuménique… Emmanuel Macron a soigné sa présidentialité pour son début de quinquennat. En prenant distance avec les médias, il essaie d’imposer sa solennité et marque aussi une différence avec la "présidence-pipelette" de François Hollande.
"Peaufiné, soigné, presque Obamesque". Emmanuel Macron avance à son tempo, il impose sa communication et son rythme. Le plus jeune chef de l’État sait qu’il doit rassurer. À 39 ans, le président doit montrer qu’il a l’étoffe d’un chef de guerre. On le voit notamment dans cette façon dont il a endossé l’habit de chef des Armées : la remontée des Champs-Élysées à bord d’un "Command-Car", la visite aux soldats blessés ou encore la visite hyper sérieuse devant les forces Barkhane au Sahel.
Le président veut contrôler l’image et marquer la rupture avec François Hollande. Il veut que ce soit très peaufiné, très soigné, presque "Obamesque". Et pour l’instant ça marche : les premiers pas ont l’air de séduire les Français, comme on le voit dans les sondages de popularité qui donnent Macron à 62% de bonnes opinions en ce début de quinquennat.
"Les Républicains sont sonnés". Il y a eu aussi du spectaculaire dans la mise en place de l’exécutif. Il a nommé un Premier ministre de droite et c’est quelque chose d’incroyable hors cohabitation, c’est la première fois. Pour un homme quand même issu de la gauche, du gouvernement Hollande, de nommer Édouard Philippe, un inconnu du grand public… Cela a créé une onde de choc bien plus importante qu’on aurait pu l’imaginer à droite : Les Républicains sont sonnés. Et en plus ils ont pris un deuxième coup avec les nominations de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, qui tiennent Bercy, qui tiennent les caisses. Et cela enlève un sacré argument à la droite pour les législatives.
"Profiter de l'état de grâce pour foncer". On va rentrer dans le dur maintenant, avec deux réformes emblématiques de début de quinquennat. Il y a d’abord le projet de loi de moralisation de la vie publique, porté par François Bayrou, c’était d'ailleurs l’objet de leur alliance. Cette réforme est assez consensuelle, il n’y a pas grand monde qui va voter contre et surtout c’est un bel argument de campagne aux candidats La République en marche ! aux législatives.
En revanche, la réforme du Code du travail, cela va être plus compliqué. D’autant qu’Édouard Philippe le répète : il compte faire par ordonnances. Emmanuel Macron et Édouard Philippe vont profiter de leur état de grâce pendant l’été pour foncer et faire de cette réforme l’emblématique début de quinquennat. Les réformes du travail sur le papier sont attendues et annoncées depuis longtemps, mais il faut voir si le compte y est au final. Pour l’instant, on a beaucoup de communication mais c’est l’action qui compte à l’arrivée.