Après les annonces, l'heure est à la mise en œuvre. Édouard Philippe convoque lundi, à Matignon, les acteurs susceptibles de mettre en mouvement la "mobilisation générale pour le travail, l'emploi et ses grandes transitions" souhaitée par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse le 25 avril dernier. Partenaires sociaux, élus locaux mais aussi organisations environnementales ont donc rendez-vous autour du Premier ministre dans la matinée.
Apporter "des réponses concrètes sur le terrain"
L'objectif est simple : faire des propositions concrètes pour faire avancer les cinq grands chantiers définis comme prioritaire que sont l'apprentissage, les offres d'emploi non pourvues, les freins à la reprise d'un emploi, les transformations territoriales et les gestes écologiques du quotidien. "Il ne s'agit pas forcément de créer de nouveaux dispositifs", précise à Europe 1 Christine Ollivier, journaliste politique au JDD et auteure d'un article sur le sujet dans l'hebdomadaire. "Souvent, ils existent mais ne fonctionnent pas bien. Le but est donc de demander aux acteurs réunis autour de la table de tirer dans le même sens pour avoir des réponses concrètes sur le terrain."
Sur l'apprentissage par exemple, l'exécutif veut plus d'efficacité, faire en sorte que chaque apprenti trouve une entreprise. Mais aussi régler les éventuels problèmes de transport ou de logement que peut poser ce mode de formation. Des difficultés que l'on peut retrouver chez les demandeurs d'emploi aussi.
Réintégrer des partenaires sociaux délaissés
Ce faisant, l'exécutif espère faire d'une pierre deux coups. D'abord, prouver qu'on entre bien dans une nouvelle étape du quinquennat, plus concrète, et que le grand débat accouche bel et bien de résultats immédiats. Les solutions doivent en effet être appliquées dès le mois de septembre. "Emmanuel Macron est pressé de montrer aux Français qu'il y a un avant et un après", résume Christine Ollivier.
Ensuite, réintégrer les acteurs délaissés pendant les premières années du mandat d'Emmanuel Macron que sont les élus locaux et les partenaires sociaux. "Il faut davantage [les] associer, non pour changer de cap mais pour être plus efficaces et plus concrets", a conclu dimanche sur Europe 1 le délégué général LREM Stanislas Guérini. "Je crois qu'avec [eux], il faut travailler pour mettre en place des mécanismes concrets pour faire le dernier kilomètre de la réforme."
Les syndicats sceptiques
Reste à savoir si ce genre de grand-messe peut encore servir à quelque chose. Dans les rangs des partenaires sociaux, on se disait peu convaincu à quelques jours de la réunion. "C'est un peu le grand bazar, personne n'a les mêmes éléments", regrettait la numéro deux de la CFDT, Marylise Léon, au Monde. "Ce type de fonctionnement est complètement dépassé", balayait le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, tandis qu'un autre participant annonçait clairement la couleur, toujours