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Censure : Michel Barnier remettra sa démission à Emmanuel Macron ce jeudi à 10h

Europe 1 - Mis à jour le . 13 min

Avec 331 voix pour, bien plus que les 288 requises, la motion de censure à l'égard du gouvernement Barnier a été adoptée. Le gouvernement est donc renversé et le Premier ministre est attendu jeudi matin à l'Elysée pour remettre sa démission. 

L'Assemblée nationale a fait chuter mercredi le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962, qui plonge le pays dans une période de fortes incertitudes politiques et financières, six mois après la dissolution. Le gouvernement, qui avait engagé sa responsabilité lundi en vertu de l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, a été renversé par 331 députés.

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Les principales informations à retenir : 

  • Michel Barnier est le premier chef du gouvernement à tomber depuis 1962 et remettra sa démission jeudi matin
  • La première motion de censure à son encontre a été adoptée avec 331 voix pour (majorité à 288)
  • Le Rassemblement national a fait le choix de voter la motion de censure déposée par la gauche
  • Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, a dénoncé une "mélenchonisation" du RN
  • Après la chute du gouvernement, Emmanuel Macron s'adressera aux Français jeudi à 20h

Fabien Roussel espère un nouveau Premier ministre issu de la gauche

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a assuré mercredi que son parti avait "voté la censure pour protéger les Français d'un des pires budgets, dur pour les salariés, les services publics, l'industrie, les communes". A ses yeux, "l'heure est grave! Le président doit se tourner vers la gauche pour nommer un gouvernement capable de construire des majorités".

Michel Barnier démissionnera jeudi matin

Michel Barnier est attendu jeudi à 10h00 à l'Elysée pour présenter la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, a déclaré la présidence à l'AFP. Conformément à l'article 50 de la Constitution, après l'adoption d'une motion de censure par les députés, "le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement".

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"Nous sommes au bord du gouffre" craint Edouard Philippe

Suite à la censure du gouvernement Barnier, l'ex-Premier ministre Edouard Philippe a dit regretter une décision renforçant un "désordre politique" qui "affaiblit notre pays".

"Avec Horizons (son parti, NDLR), nous ferons tout pour stabiliser la situation politique. Mais soyons lucides, nous sommes au bord du gouffre", a-t-il écrit sur X.

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"Dialogue et compromis plus que jamais nécessaires" pour la CFDT

La numéro un de la CFDT, Marylise Léon a jugé mercredi que "le dialogue et la construction de compromis" étaient "plus que jamais nécessaires" après le vote d'une motion de censure à l'Assemblée entrainant la chute du gouvernement Barnier.

"Une nouvelle étape est franchie ce soir. Alors que nous assistons depuis des mois à la division politique, le dialogue et la construction de compromis sont plus que jamais nécessaires. Les attentes des travailleurs et travailleuses sont fortes. La CFDT continuera de les porter, chaque jour !", a-t-elle écrit sur le réseau social Bluesky.

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Olivier Faure ne pense pas que la démission du chef de l'Etat soit "très utile"

Contrairement à l'Insoumise Mathilde Panot, Marine Le Pen et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, n'appellent pas à la démission d'Emmanuel Macron. "Est-ce qu'on est prêts à une nouvelle folie avec la démission du chef de l'Etat ? Moi, je ne le crois pas et je ne crois pas non plus que cela soit très utile", a notamment déclaré ce dernier sur le plateau de BFMTV.

"Le RN et le NFP ont mêlé leurs voix pour déstabiliser le pays", juge le ministre de l'Economie

Le ministre de l'Economie Antoine Armand a jugé mercredi qu'en adoptant la motion de censure contre le gouvernement, "le RN et le NFP ont mêlé leurs voix pour déstabiliser le pays", dans un message publié sur X. Pour rappel, les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté une motion de censure à l'Assemblée, la deuxième seulement de l'histoire de la Ve République, ouvrant une période de fortes incertitudes politiques et financières.

Emmanuel Macron s'adressera aux Français jeudi

Après la chute du gouvernement de Michel Barnier mercredi soir, renversé par l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron s'adressera aux Français ce jeudi à 20h, annonce l'Elysée. 

"Nous avons fait le choix de protéger les Français" clame Marine Le Pen

Invitée du 20h de TF1, Marine le Pen a assuré que "ce budget était toxique pour les Français et que la seule solution digne" était de s’y opposer. "Nous avions un choix à faire et nous avons fait celui de protéger les Français", a réagi la député du Pas-de-Calais. "J’ai trouvé facile et honorable de défendre le peuple", même "au prix d'additionner nos voix à celles de la France insoumise", a-t-elle ajouté.

Pointant le président de la République comme le principal responsable de la situation, elle a par ailleurs affirmé que "faire peur aux Français n'est pas une bonne politique, s’attaquer aux retraités, aux personnes malades ou aux entreprises" étant "une véritable folie".

Concernant le futur gouvernement, Marine Le Pen a indiqué qu'elle souhaitait le laisser travailler, pour "co-construire un budget qui sera acceptable pour tous".

Mathilde Panot réclame "une présidentielle anticipée"

Quelques minutes après le vote de la motion de censure ayant renversé le gouvernement Barnier, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot a réclamé une "présidentielle anticipée", affirmant qu'"aujourd’hui, par la censure de ce gouvernement, c'est toute la politique d'Emmanuel Macron qui est battue" et demandant à ce dernier de "s'en aller".

"Nous démontrerons que le seul souverain est et restera le peuple", a-t-elle ajouté, pointant également le gouvernement de Michel Barnier comme "le plus éphémère de la Ve République".

Emmanuel Macron de retour à l'Elysée

Emmanuel Macron est arrivé mercredi soir à l'Elysée, de retour après une visite d'Etat de trois jours en Arabie saoudite, tout juste avant l'annonce du résultat du vote de la motion de censure. Le cortège du chef de l'Etat est entré au palais présidentiel à 20H19, a constaté un journaliste de l'AFP. Renversé, le Premier ministre doit venir lui remettre sa démission, conformément à la Constitution.

Le gouvernement de Michel Barnier renversé

A l'issue d'un vote attendu à l'Assemblée, le gouvernement de Michel Barnier a été censuré et donc renversé, notamment par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national. La motion de censure a recueilli 331 voix pour, alors qu'il n'en fallait "que" 288 pour qu'elle soit adoptée.

La réalité budgétaire "ne disparaîtra pas par l'enchantement d'une motion de censure" assure Michel Barnier

Rappelant que le budget présenté n'était pas parfait, selon ses termes, le Premier ministre Michel Barnier a déclaré depuis la tribune de l'Assemblée : "J'ai essayé d'affronter la réalité qui est la nôtre. Elle ne disparaîtra pas par l'enchantement d'une motion de censure", avant d'attaquer le Rassemblement national sur sa vision de la souveraineté et du patriotisme. "Nous sommes à un moment de vérité" et de "responsabilité", a-t-il également rappelé.

Le chef du gouvernement a enfin appelé les partis prêts à voter la motion de censure à mesurer les conséquences de cet acte, affirmant qu'elle "rendra tout plus compliqué, plus grave".

Un Premier ministre sous 24 heures ?

Emmanuel Macron voudrait aller vite pour trouver un nouveau Premier ministre et le nommer d’ici 24h, affirme son entourage. Le maire de Pau François Bayrou, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le député Renaissance Roland Lescure font figure de favoris. Selon les informations d’Europe 1, certains ont été reçus ces dernières heures à l’Élysée. 

Gabriel Attal réclame "moins de bruit et plus d'actions"

Gabriel Attal , président du groupe Ensemble pour la République, l'affirme : "nous en sommes au point où les Français n'écoutent plus les politiques, car tout cela tourne à vide et la politique française est malade". Pour lui, ce n'est "ni à l'extrême gauche ni à l'extrême droite que les Français pourront trouver l'antidote".

L'ancien Premier ministre a ensuite apporté son soutien à Michel Barnier, en avançant que les Français demandent "moins de bruit et plus d'actions". Et bien que le locataire de Matignon ne soit pas issu du même parti politique que lui, son groupe a "fait le choix de le soutenir car c'est l'intérêt du pays". "Nous ne serons jamais dans le camp du désordre des lepénistes ou des mélenchonistes".

Il a ensuite attaqué Marine Le Pen en tempêtant : "comment être ouvert aux compromis quand on est fascinée par les régimes dictatoriaux ?". 

UDR votera la censure

"C'est un vote hélas sur un mauvais budget, un budget socialiste même", a cinglé Éric Ciotti devant les députés. Il l'a affirmé ensuite, au nom du groupe UDR : "nous voterons la censure". Il a dénoncé un budget "incapable de faire des économies" et qui "empêche les Français de travailler". "Un budget qui préfère taxer, toujours taxer les Français et les entreprises, un budget anti-ménages, anti-entreprises, antiéconomique [...] qui refuse de s'attaquer aux dépenses folles liées à l'immigration", a-t-il ajouté.

Il a ensuite affirmé que "nous arrivons aujourd'hui à un point de rupture" et que le texte faisait "peser sur la France une sortie de l'Histoire par la petite porte". Ainsi, il a assuré que la censure allait "éviter aux Français un choc fiscal" et qu'elle était le seul moyen de "protéger les Français d'un budget récessif".

"Le chaos, c'est le refus d'entendre le peuple" s'inquiète Nicolas Sansu

"Tout sera plus difficile et plus grave, mais pour qui ?" interpelle Nicolas Sansu, député Gauche démocrate et républicaine du Cher. "Allez leur dire que la vie sera plus douce avec votre maintien au gouvernement, elle sera plus dure" déclare-t-il en se faisant l'échos des Français aux petits revenus. "Le chaos, c'est le refus d'entendre le peuple" dénonce-t-il. Il l'affirme, "le NFP peut construire un nouveau pacte fiscal plus juste et efficient comme il l'a montré" lors du premier examen du Budget. "Nous sommes prêts, à prendre notre part dans le cadre d'un gouvernement issu du NFP" a-t-il appuyé, avant d'implorer le gouvernement d'ouvrir "toutes grandes les portes au peuple". 

La censure "n'est pas juste" s'insurge Laurent Marcangeli

Laurent Marcangeli, président du groupe "Horizon & Indépendants" au perchoir de l'Assemblée nationale sérine que la censure "n'est pas juste". Selon lui, nous touchons à "la limite du crédit perpétuel" et il "pourrait s'agir de l'ultime coup de massue dans une économie déjà morose". Il souhaite "proposer des alternatives" et "non censurer pour censurer, rejeter pour rejeter". Il l'affirme, le "groupe Horizons ne votera pas la motion de censure".

"Vous proposez le blocage sans solution" : Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à la tribune

Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, prend la parole devant l'Assemblée nationale pour défendre de le Premier ministre, Michel Barnier, menacé par une motion de censure. "Vous vous êtes employés à éteindre l'incendie budgétaire dans un pays en faillite", a-t-il déclaré en direction du chef du gouvernement. "Vous proposez le blocage sans solution", a cinglé Laurent Wauquiez. 

Boris Vallaud prend la parole face à l'Assemblée nationale

"La méthode Barnier n'aura été qu'un bruit qui court", a indiqué le président des députés PS Boris Vallaud, face à l'Assemblée nationale. Le député de gauche a aussi appelé à la nomination d'un Premier ministre de gauche. "Le pouvoir n'est plus à l'Élysée, n'est plus à Matignon, mais il est à l'Assemblée nationale", a-t-il déclaré. 

"La censure est une nécessité": Marine Le Pen à la tribune pour défendre sa motion de censure

Après la prise de parole d'Éric Coquerel, c'est Marine Le Pen qui monte à la tribune pour défendre sa motion de censure. Nous assistons "à la fin d'un gouvernement éphémère", a indiqué la présidente des députés RN. "Où va l'argent ?", a interrogé Marine Le Pen sous les cris de l'Assemblée nationale. 

Pour la députée du Pas-de-Calais, "les trois balises" du Rassemblement national, "l'immigration, la sécurité et le pouvoir d'achat" n'ont pas été respectées par Michel Barnier. Marine Le Pen a aussi appelé à censurer un gouvernement qui perpétue "les choix technocratiques" du président Macron.

"Nous faisons aujourd'hui l'histoire", déclare Éric Coquerel

Lors de sa prise de parole avant l'examen de la motion de censure devant l'Assemblée nationale, Éric Coquerel s'est adressé directement au Premier ministre. "Nous faisons aujourd'hui l'histoire, votre échec était prévisible, mais il reste cuisant", a-t-il déclaré. L'Insoumis a ensuite souligné à plusieurs reprises le manque de "légitimité" de Michel Barnier en tant que Premier ministre. "Vous chuterez dans le déshonneur", a-t-il déclaré en direction de Michel Barnier. 

Michel Barnier quitte Matignon pour rejoindre l'Assemblée nationale

Le Premier ministre se dirige actuellement vers l'Assemblée nationale où deux motions de censure contre son gouvernement vont être étudiées. Si l'une de ces motions était acceptée, Michel Barnier sera le premier chef du gouvernement à tomber depuis Pompidou en 1962.

Les Ecologistes s'engagent à ne pas utiliser de 49.3 en cas d'accession au pouvoir

Le groupe écologiste et social à l'Assemblée nationale a présenté mercredi onze propositions sur lesquelles il espère obtenir des majorités parlementaires, s'engageant notamment à ne pas utiliser de 49.3 si la gauche accédait au pouvoir. Il faut "poser le quoi avant le qui", a affirmé le député Charles Fournier, alors que les stratèges des différents groupes politiques s'interrogent sur les suites politiques à donner à la chute annoncée du Premier ministre Michel Barnier.

Gabriel Attal prône un accord de non censure des LR au PS

Le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal , imagine après la chute de Michel Barnier un gouvernement qui échappe à la tutelle de Marine Le Pen, grâce à un accord de non-censure qui inclurait les socialistes. "Ce qui peut changer maintenant", c'est d'arriver "à une équation politique où ce n'est plus le Rassemblement national qui est en capacité de dicter la politique du gouvernement", a déclaré mardi l'ancien Premier ministre à des journalistes, comme l'ont relaté mercredi plusieurs médias.

"Cela voudrait dire qu'il y a une forme d'accord de non-censure qui est trouvé avec les socialistes, en plus des LR. Je ne sais pas si c'est possible. En tout cas moi, je pense que c'est ce qu'on doit viser", a-t-il poursuivi. "Cela nous sortirait collectivement d'une situation où on a un gouvernement otage de Marine Le Pen", a-t-il encore expliqué.

Bruno Retailleau admet que le budget de Michel Barnier "n’est pas parfait"

Bruno Retailleau était l'invité de La Grande interview sur Europe 1-CNews. Interrogé par Sonia Mabrouk au sujet de la censure du gouvernement, le ministre de l'Intérieur est revenu sur la proposition de budget de Michel Barnier qui présente, selon lui, des imperfections. Bruno Retailleau soutient que le Premier ministre n'avait que 15 jours pour apporter une solution à la situation économique de la France. 

"C'est une 'mélenchonisation' du Rassemblement national", cingle Bruno Retailleau

Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, s'est insurgé à l'idée d'un vote du Rassemblement national qui permettrait de faire voter la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire et mener à la chute du gouvernement Barnier. Il dénonce une "soumission" de Marine Le Pen aux idées de Jean-Luc Mélenchon. 

L'Assemblée examinera à partir de ce mercredi les motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire quasi au complet et l'alliance entre le Rassemblement national et les ciottistes, pour faire chuter le Premier ministre, nommé le 5 septembre.

Plus de 10 millions de téléspectateurs pour l'interview de Barnier sur TF1 et France 2

Plus de 10,3 millions de téléspectateurs ont suivi l'interview du Premier ministre Michel Barnier sur TF1 et France 2 mardi, à la veille du vote de la censure à l'Assemblée, pour une part d'audience de 48,3%, selon des données de Médiamétrie mercredi. TF1 comptait plus de 5,7 millions de téléspectateurs au moment de l'intervention de Michel Barnier, contre environ 4,5 millions sur France 2.