Gilles Pennelle, élu il y a un mois député européen, était le principal artisan du "Plan Matignon" du parti d'extrême droite, censé prévoir toute la logistique en cas d'élections législatives anticipées et ne nécessitant que "d'appuyer sur un bouton" pour être activé.
Du côté de la gauche, ils font leur arrivée à l'Assemblée nationale. Les Écologistes sont arrivés ensemble peu après 9 heures au Palais Bourbon, requinqués par le score du Nouveau Front populaire, qui comptera plus de 190 sièges dans la future législature. Ils seront suivis par le contingent de La France insoumise — plus de 70 élus — attendu sur les coups de 10 heures, puis par les socialistes, qui se réunissent à 14h30.
Les informations à retenir :
- Gilles Pennelle, directeur général du Rassemblement national, démissionne de son poste au lendemain des élections législatives
- Olivier Faure (PS) se dit "prêt à assumer" la fonction de Premier ministre
- Le Nouveau Front populaire met en garde "solennellement" Macron contre le maintien prolongé d'Attal à Matignon
Le NFP met en garde "solennellement" Macron contre le maintien prolongé d'Attal à Matignon
Les quatre formations politiques du Nouveau Front populaire mettent "solennellement" en garde Emmanuel Macron contre "toute tentative de détournement des institutions", avec le maintien prolongé de Gabriel Attal à Matignon, dans un communiqué commun publié mardi.
Alors que le chef de l'Etat n'a pas appelé l'alliance de gauche, arrivée en tête des élections législatives dimanche, à former un nouveau gouvernement, le Nouveau Front populaire juge que si Emmanuel Macron "persistait", ce serait "une trahison de l'esprit de notre constitution et un coup de force démocratique auquel nous nous opposerions de toutes nos forces".
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Olivier Faure (PS) se dit "prêt à assumer" la fonction de Premier ministre
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a assuré mardi être "prêt à assumer" la fonction de Premier ministre, affirmant qu'il ne le ferait que "dans le dialogue avec (ses) partenaires" du Nouveau Front populaire (NFP).
"Je ne suis pas d'accord pour que quiconque impose à qui que ce soit son point de vue. Il ne peut pas y avoir pour qui que ce soit une prétention à l'hégémonie, une volonté de s'imposer aux autres sans jamais aucun dialogue", a assuré le député de Seine-et-Marne depuis l'Assemblée nationale, alors que les négociations entre les partis de gauche ont démarré depuis dimanche pour désigner un candidat pour Matignon.
Le directeur général du RN démissionne au lendemain des législatives
Longtemps vanté par ses cadres avant l'annonce de la dissolution, ce "Plan Matignon" s'est finalement révélé faillible, notamment à propos des candidats investis, des dizaines d'entre eux s'étant fait épingler pour des propos à caractère raciste, antisémite ou conspirationniste.
L'impréparation de certains d'entre eux avait également été pointée lors de débats locaux d'entre-deux-tours. Jordan Bardella, le président du RN, avait reconnu lundi des "erreurs" dans sa campagne. "Il y a des efforts à faire à la fois sur la professionnalisation de notre implantation locale, peut-être sur le choix d'un certain nombre de candidats. Je le dis clairement, sur quelques circonscriptions, les choix que nous avons faits n'étaient pas les bons", avait-il dit.
Le RN, qui visait la majorité au moins relative dans la nouvelle Assemblée nationale, est arrivé dimanche sur la troisième marche du podium du scrutin législatif anticipé, une contre-performance malgré l'élection de 143 députés - en comptant ses alliés ciottistes -, soit plus de 50 élus supplémentaires par rapport au contingent de 2022.
"Je ne veux pas travailler dans un gouvernement où il y aurait des macronistes"
Ragaillardis par leur succès aux législatives, les députés de gauche débarquent en force à l'Assemblée nationale mardi, avec l'espoir intact de gouverner seuls malgré leur absence de majorité absolue, une posture dénoncée par le camp présidentiel qui prône une coalition plus large.
Même si elles sont loin de la majorité absolue requise (289) pour gouverner sans partage, les composantes de la gauche continuent de plaider pour un gouvernement issu du NFP, promettant de proposer un nom de Premier ministre et une équipe d'ici "la fin de semaine" selon l'Insoumise Mathilde Panot.
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Les conciliabules se multiplient donc et une stratégie semble se dégager dans leurs rangs: un exécutif restreint à la gauche mais "une assise plus large à l'Assemblée", a détaillé l'ex-président des députés socialistes Boris Vallaud sur France Inter.
"Je ne veux pas travailler dans un gouvernement où il y aurait des macronistes", a prolongé l'écologiste Sandrine Rousseau à son arrivée au Palais Bourbon, son collègue sénateur Yannick Jadot assurant lui que "les coalitions vont se construire à l'Assemblée".
Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a mis la pression sur les autres groupes de l'Assemblée nationale. Ils devront "prendre leurs responsabilités, c'est-à-dire soit voter nos propositions, soit (...) nous renverser", a-t-il lancé sur CNews et Europe 1.