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avec AFP / Crédits photo : ALAIN JOCARD / AFP , modifié à
Le Premier ministre a prononcé devant l’Assemblée nationale ce mardi sa déclaration de politique générale qui donne les grandes orientations de son gouvernement. Pendant près d'1h30, Michel Barnier a égrené différentes annonces, de la fiscalité aux retraites, en passant par l'immigration et la fin de vie.

Impôts, immigration, proportionnelle... Michel Barnier est descendu dans l'arène mardi pour présenter sa feuille de route, dont il n'avait jusqu'ici rien livré, tant le point d'équilibre est difficile à trouver pour ce Premier ministre sans majorité, entre les exigences contradictoires de ses alliés et un budget ultra-serré. Voici tout ce qu'il faut retenir de sa prise de parole.

Les principales informations :

  • Michel Barnier prononce sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale à 15 heures
  • Comme le révélait Europe 1, Michel Barnier ne s'est pas soumis à un vote de confiance des députés
  • Le Premier ministre veut faire contribuer plus les "grandes entreprises réalisant des profits importants"
  • Le chef du gouvernement veut "réfléchir à des aménagements raisonnables" de la réforme, avec les partenaires sociaux
  • Report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie "jusque fin 2025"
  • Le Smic revalorisé de 2% "dès le 1er novembre", promet Barnier
  • En clôture de son discours à l'Assemblée, Michel Barnier exhorte les partis à "dépasser" leurs "divisions" et "querelles"

"Les Français méritent notre engagement", conclut Michel Barnier

Pour conclure sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a terminé en affirmant que "les Français mérit(ai)ent notre engagement". "Recherchons des chemins communs, dégageons des compromis, relevons la ligne d'horizon", a-t-il déclaré aux élus. "Prenons soin de la République, elle est fragile. Prenons-soin de l'Europe, elle est nécessaire. Prenons-soin de la France et des Français, ils nous demandent de dépasser nos divisions et nos querelles et d'agir pour l'intérêt supérieur du pays", a-t-il ajouté.

Comme le révélait Europe 1 lundi, Michel Barnier ne s'est pas soumis à un vote de confiance des députés. Ce scrutin (qui n’est pas obligatoire) nécessite la majorité absolue pour être remporté. "C’est trop juste. D’autant que 17 parlementaires devenus ministres ne peuvent pas prendre part au vote", avait précisé l’entourage du Premier ministre à Europe 1.

Israël : "Nous pensons à tous les otages dont nous exigeons la libération"

En fin de déclaration, Michel Barnier a évoqué l'actualité internationale, et notamment la situation au Proche-Orient près d'un an après l'attaque du 7 octobre. "Nous pensons à toutes les victimes des attaques terroristes du Hamas. Nous pensons à tous les otages dont nous exigeons la libération, et parmi eux à nos deux compatriotes", a affirmé le Premier ministre, ajoutant que les pensées sont de même tournées vers "toutes les victimes civiles palestiniennes". "La violence n’a que trop duré. La France appelle à un cessez-le-feu à Gaza", a-t-il enchéri.

"La France restera aux côtés du peuple ukrainien"

"La France restera aux côtés du peuple ukrainien", a déclaré Michel Barnier, sous les applaudissements de l'hémicycle. Un peuple ukrainien "qui continue avec courage de se battre pour défendre sa souveraineté et sa liberté, pour faire respecter l’intégrité territoriale de son pays mais aussi pour défendre les valeurs européennes que nous avons en partage", a-t-il poursuivi.

Les débats sur le projet de loi concernant la fin de vie reprendront début 2025

Le Premier ministre a indiqué que les débats au Parlement sur le projet de loi concernant la fin de vie reprendront "en début d'année prochaine". "Sans attendre, nos efforts en faveur du développement des soins palliatifs seront renforcés dès 2025", a ajouté Michel Barnier.

Barnier rappelle la nécessité du "respect de l'État de droit"

Michel Barnier a rappelé mardi devant l'Assemblée nationale la nécessité du "respect de l'État de droit", après la polémique créée par les propos de son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui avait déclaré ce week-end que l'État de droit n'était "pas intangible, ni sacré".

"La fermeté de la politique pénale, que les Français demandent, est indissociable du respect de l'État de droit et des principes d'indépendance et d'impartialité de la justice, auxquels je suis personnellement profondément et définitivement attaché", a indiqué le Premier ministre.

"Nous ne maîtrisons plus de manière satisfaisante notre politique migratoire"

Michel Barnier a estimé mardi devant l'Assemblée nationale que la France "ne maîtrise plus de manière satisfaisante" sa "politique migratoire", et qu'elle n'atteint donc "plus de manière satisfaisante" son "devoir républicain d'intégration".

Promettant d'agir avec "gravité" et "dignité", le Premier ministre a annoncé que son gouvernement proposerait "de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière, pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français". Il envisage aussi de restreindre "davantage l'octroi de visas" pour les pays qui rechignent à délivrer les laissez-passer nécessaires à l'expulsion de leurs ressortissants.

Le gouvernement va proposer "des peines de prison courtes" pour certains délits

Sur le volet judiciaire, Michel Barnier a annoncé que le gouvernement allait proposer "des peines de prison courtes" pour certains délits. Le Premier ministre veut également "limiter" les "possibilités" d'aménagement de peines.

La santé mentale grande cause nationale de 2025, confirme Michel Barnier

Comme il l'avait indiqué au journal de 20H de France 2, Michel Barnier fera de la santé mentale "la grande cause nationale" en 2025. "C’est un enjeu qui me tient particulièrement à cœur. Et je veux le dire clairement, la santé mentale est l’affaire de tous : Etat, collectivités, entreprises, associations", a-t-il souligné.

Déserts médicaux : Barnier annonce la création d'un "programme Hippocrate"

Pour lutter contre les déserts médicaux, Michel Barnier et son gouvernement proposeront la création d'un "programme Hippocrate". "Je souhaite que les internes, français et étrangers, s’engagent volontairement, pour une période donnée et grâce à l’accompagnement de l’Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins", a déclaré le Premier ministre.

Le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole sera repris "sans délai" par le gouvernement

Le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole, qui n'avait pas pu être examiné au Sénat après avoir été adopté à l'Assemblée à cause de la dissolution, sera repris "sans délai" par le gouvernement, a annoncé mardi Michel Barnier.

"Il faut renforcer la transparence sur les marges pratiquées dans la grande distribution (...) Et encourager les contrats tripartites entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs", a déclaré le Premier ministre, ajoutant vouloir "soutenir" les agriculteurs "lorsqu'ils sont frappés par les crises".

L'école restera "la priorité", confirme Michel Barnier

Comme il l'avait déclaré au moment de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, Michel Barnier a assuré que l'école restera une "priorité". La priorité "de donner à tous nos enfants une école qui leur permette d’apprendre, de forger leur jugement et, à force de travail, de prendre leur avenir en main et de participer à celui du pays", a-t-il poursuivi, énumérant plusieurs objectifs à atteindre "ensemble".

Revalorisation du Smic de 2% "dès le 1er novembre"

"Nous revaloriserons le Smic de 2% dès le 1er novembre, en anticipation de la date du 1er janvier", a annoncé mardi le Premier ministre, Michel Barnier. "Il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquelles les minimas sont inférieurs au Smic, ce n'est pas acceptable et cela devra faire l'objet de négociations rapides", a ajouté le chef du gouvernement.

Barnier propose la création d'un "nouveau livret d'épargne dédié à l'industrie" pour "amplifier l'ambition industrielle"

Le Premier ministre Michel Barnier a proposé mardi la création d'un "nouveau livret d'épargne dédié à l'industrie" pour "soutenir" la "dynamique industrielle" en France. "Notre pays doit et veut amplifier son ambition industrielle", a dit Michel Barnier. "Le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l'épargne des Français pour soutenir cette dynamique industrielle, par exemple à travers un nouveau livret d'épargne dédié à l'industrie."

Le gouvernement de Michel Barnier "ne fera pas de miracles"

Devant les députés, Michel Barnier a affirmé que son gouvernement, qu'il a composé difficilement, "ne fera pas de miracles", mais qu'il était "prêt à gravir un à un les obstacles, et à s’efforcer de répondre aux préoccupations des Français".

Les "lignes rouges" de Michel Barnier

Le Premier ministre, évoquant les lignes rouges de certains groupes politiques à l'Assemblée, a énuméré "ses propres lignes rouges", pointant du doigt le racisme, l'antisémitisme, les violences faites aux femmes, le communautarisme, "les accommodements sur la défense de la laïcité" et la discrimination.

Michel Barnier a également déclaré qu'il n'acceptera "aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans, grâce à la loi Veil, désormais protégée par la Constitution, à la loi sur le mariage pour tous et aux dispositions législatives sur la PMA".

La "culture du compromis", leitmotiv du gouvernement Barnier

Véritable marque de fabrique de Michel Barnier, "le dialogue et la culture du compromis" seront "un principe de gouvernement".

Assurance-chômage : Barnier redonne la main aux partenaires sociaux pour négocier

Le Premier ministre Michel Barnier a redonné mardi la main aux syndicats et au patronat pour négocier "sur notre système d'indemnisation du chômage" ainsi que sur "l'emploi des seniors", enterrant du même coup la réforme de l'assurance chômage prévue par le gouvernement Attal.

Les partenaires sociaux "sont les mieux placés pour apporter des solutions", a estimé le chef du gouvernement, demandant que cette négociation s'ouvre "dès les prochaines semaines", alors que les règles actuelles d'indemnisation des demandeurs d'emploi ont été prolongées par décret jusqu'au 31 octobre.

Nouvelle-Calédonie : Barnier annonce le report des élections provinciales "jusque fin 2025"

Michel Barnier a annoncé mardi que les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie seront reportées "jusque fin 2025" et que le projet de loi constitutionnelle de dégel du corps électoral, à l'origine des émeutes qui ont enflammé l'archipel, ne "sera pas soumis au Congrès".

Le Premier ministre s'est dit désireux de s'impliquer "personnellement" dans ce dossier. "Une mission de concertation" conduite par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, se rendra sur place "prochainement". "Une nouvelle période doit maintenant s'ouvrir, consacrée à la reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie, à la recherche d'un consensus politique sur son avenir institutionnel", a-t-il encore dit.

Sur les retraites, Barnier veut "réfléchir à des aménagements raisonnables" de la réforme, avec les partenaires sociaux

Michel Barnier s'est dit mardi devant l'Assemblée nationale ouvert à des "aménagements raisonnables et justes", en concertation avec les partenaires sociaux, sur la très décriée réforme des retraites.

"Certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées. Les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir", a-t-il déclaré, en précisant vouloir "proposer aux partenaires sociaux de réfléchir à des aménagements, raisonnables et justes".

Barnier "prêt à une réflexion sans idéologie sur le scrutin proportionnel"

Michel Barnier s'est dit jeudi "prêt à ouvrir une réflexion et une action sans idéologie sur le scrutin proportionnel" pour les élections législatives, réclamé par une partie de la classe politique, de la gauche au Rassemblement national en passant par le MoDem.

"J'ai bien entendu les appels à davantage de représentativité", a assuré le Premier ministre. Sans entrer dans le détail, il a relevé que ce mode de scrutin était "déjà mis en œuvre au Sénat et dans les collectivités et pratiqué, à des degrés différents d'ailleurs, chez beaucoup de nos voisins".

"Les travaux de planification" dans le domaine de l'énergie et du climat "vont reprendre immédiatement", annonce Barnier

Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé que les travaux de planification dans le domaine de l'énergie et du climat "vont reprendre immédiatement" sur la base des travaux déjà effectués. Cela se fera "avec les outils dont nous disposons: la Stratégie française énergie-climat, le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie", a-t-il déclaré. Ces textes sont très attendus par les acteurs du secteur et les associations de protection de l'environnement.

Barnier annonce "une contribution exceptionnelle" des "Français les plus fortunés"

Le Premier ministre Michel Barnier a indiqué mardi qu'il demanderait "une participation au redressement collectif aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants" ainsi qu'"une contribution exceptionnelle" aux "Français les plus fortunés", au nom de l'"exigence de justice fiscale".

"Nous le ferons sans remettre en cause notre compétitivité", a ajouté le chef du gouvernement, lors de son discours de politique générale prononcé devant l'Assemblée nationale, en affirmant que l'effort proviendra aux "deux tiers" de la réduction des dépenses. En abordant le budget pour 2025, il explique que l'effort proviendra aux "deux tiers" de la réduction des dépenses.

Barnier veut ramener le déficit à 5% du PIB en 2025, sous les 3% en 2029

Le Premier ministre a souhaité de ce fait "ramener le déficit à 5% (du Produit intérieur brut, NDLR) en 2025" et le faire revenir "sous le plafond de 3% en 2029", dans le respect des "engagements européens" de la France.

"La véritable épée de Damoclès (...) c'est notre dette" qui est "colossale"

Pour Michel Barnier, "la véritable épée de Damoclès, c'est notre dette financière colossale (...) qui, si l'on n'y prend garde, placera notre pays au bord du précipice", a-t-il assuré en référence à la position délicate de son gouvernement, qui peut être renversé à tout moment par une motion de censure.

"Nous sommes sur une ligne de crête"

"Nous sommes collectivement sur une ligne de crête", en raison de la situation budgétaire de la France, a estimé mardi Michel Barnier devant l'Assemblée nationale. "Nous devons faire beaucoup. Et si nous n'arrivons pas à faire beaucoup dans tous les domaines, nous devons faire bien pour répondre aux attentes des Français et des Français. Et nous devons faire avec peu, dans une économie de moyens et de ressources", a déclaré le Premier ministre.

Les députés LFI brandissent des cartes d'électeurs dans l'hémicycle lors du discours de Barnier

Les députés LFI ont symboliquement brandi mardi des cartes d'électeurs dans l'hémicycle, en réaction à la déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, dont ils considèrent l'arrivée à Matignon comme un contournement du résultat des dernières élections.

Des députés Insoumis ont levé leurs cartes depuis leurs sièges alors que le chef du gouvernement entamait son discours, avant que des huissiers de l'Assemblée ne leur demandent de de les ranger. Les députés du Nouveau Front populaire fustigent l'arrivée de Michel Barnier à Matignon, estimant que le poste devait revenir à une personnalité de gauche après que leur alliance est arrivée en tête des dernières élections législatives.

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© Alain JOCARD / AFP

Une minute de silence en mémoire de Philippine

Avant le début de la prise de parole de Michel Barnier, une minute de silence a été respectée en mémoire de Philippine, étudiante de 19 ans retrouvée morte dans le bois de Boulogne.