Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard ont participé ce mardi soir à un débat sur TF1 à cinq jours des élections législatives. Le Premier ministre, le patron du Rassemblement national et le coordinateur de la France insoumise ont évoqué divers sujets allant du pouvoir d'achat aux questions de sécurité et d'immigration en passant par l'écologie ou encore les services publics. Cette discussion - à laquelle les Républicains n'ont pas pris part - a duré un peu plus d'1h30.
Les principales informations
- Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard ont participé à un débat sur TF1 mardi soir
- Une discussion d'un peu plus d'1h30 à cinq jours des élections législatives
- Les Républicains n'ont pas participé à ce débat.
Attal veut dégager du temps pour les médecins
Le Premier ministre entend "libérer du temps médical pour les médecins", rappelant notamment que les pharmaciens sont désormais autorisés à "prescrire des antibiotiques en cas d'angine ou de cystite". Le Premier ministre souhaite poursuivre sur cette voie en "déléguant un certain nombre d’actes, de tâches à d’autres professionnels de santé".
Bardella veut "débureaucratiser la santé"
"Il faut redonner le pouvoir aux soignants et débureaucratiser la santé", affirme Jordan Bardella. Le président du RN veut également en finir avec les agences régionales de santé et les remplacer par un préfet dédié à l'échelon local.
Les services publics, dernier thème abordé
Le débat touche à sa fin et les trois responsables politiques évoquent à présent la question des services publics. Pour Manuel Bompard, il est essentiel que tous les services publics "soient à moins de 30 minutes" du domicile des personnes. "Il faut réguler l’installation des médecins, il faut sauver notre système d’urgence qui est dans une très grande situation de fragilité", ajoute-t-il, tout en appelant à un "plan d'urgence" pour l'hôpital en France.
Les trois débatteurs échangent sur l'école
Gabriel Attal défend notamment l'interdiction de l'abaya, mise en place lors de son passage au ministère de l'Éducation nationale. "La France insoumise, à l’époque, m’a attaqué sur cette décision, y compris en justice, pour tenter de la faire annuler. Le Conseil d'État a validé cette décision qui a permis de réaffirmer clairement les règles". Sur la question de laïcité, Manuel Bompard plaide pour une "application pleine et entière de la loi de 1905 à l’école" mais appelle à "la gratuité réelle de l'école". "On a de plus en plus d’enfants qui viennent à l’école et qui ont des très grandes difficultés pour pouvoir bénéficier des fournitures, des livres scolaires pour pouvoir étudier dans de bonnes conditions", ajoute-t-il.
Enfin, Jordan Bardella réaffirme lui sa volonté d'interdire les téléphones portables dans les établissements scolaires et prône un "big bang de l'autorité" à l'école. "Je souhaite poursuivre les expérimentations de l’uniforme", ajoute-t-il.
Échanges houleux sur l'insécurité
"Vous promettez beaucoup monsieur Attal, mais qu'avez-vous fait ?", dénonce Jordan Bardella, au moment d'évoquer la flambée des violences, notamment chez les mineurs. Il pointe du doigt "des records d'insécurité". "Il n'y a plus une femme qui ne craint pas pour sa sécurité en fonction de sa tenue, de l’heure à laquelle elle rentre chez elle", lance le président du RN. "Quand vous avez suffisamment de policiers pour interpeller un jeune qui commet des actes de délinquance dans un quartier, mais que le lendemain, après son interpellation, le même jeune est dans le même quartier en train de faire la même chose, évidemment que c’est insupportable", concède Gabriel Attal.
De son côté, Manuel Bompard suggère de "rétablir la police de proximité". Néanmoins, "on ne doit pas juger un mineur comme un majeur", défend-il, tout en rejetant le terme d'"excuse de minorité", assurant qu'il existe uniquement des "atténuations de peine".
Attal fustige la proposition du RN d'interdire l'accès à certaines fonctions aux binationaux
"Cela signifie que les binationaux ne sont pas suffisamment dignes de confiance pour occuper ces fonctions", fustige le chef du gouvernement. "Bien sûr que, quand on attribue des emplois sur des postes sensibles, il y a des enquêtes, et ça existe déjà. Or vous, vous voulez concentrer votre mesure sur ceux qui ont deux nationalités et laissez de côté les autres", appuie Manuel Bompard. "Un Franco-russe à la tête d'une centrale nucléaire, ça ne vous pose pas de problème ?", répond Bardella au Premier ministre.
Les débatteurs évoquent à présent les questions d'immigration
"Sur les dix dernières années, il a été établi que l'immigration rapportait chaque année 10 milliards d'euros", défend Manuel Bompard. "la première chose à faire c’est de s’attaquer aux causes des migrations, de faire en sorte qu’il y ait moins de gens qui aient besoin de partir", ajoute-t-il. "À l'inverse, Jordan Bardella appelle à réduire drastiquement les flux migratoires - "un solde de 10.000 entrées légales par an" - et à mettre un terme au droit du sol. "Le droit du sol n’a plus de sens dans un monde à 8 milliards d’individus. L’immigration est un sujet majeur qui bouleverse notre identité, notre sécurité et l’équilibre des comptes publics".
Bompard parle de "défi du siècle"
Le coordinateur de LFI appelle à faire "bien davantage pour lutter contre le réchauffement climatique", évoquant notamment la "rénovation thermique des logements".
Attal défend son bilan en matière environnemental
"On a augmenté le budget de la transition écologique de 8 milliards d’euros. Ces dernières années, on a baissé les missions de CO2 de 20 % dans notre pays, c’est inédit, parce qu’on investit pour accompagner les Français", défend Gabriel Attal.
Place aux questions écologiques
"Je souhaite un moratoire sur la construction de nouveaux projets éoliens", propose Jordan Bardella qui remet en cause leur efficacité énergétique. "Comment faites-vous pour répondre à la demande d'électricité, en attendant la mise en service de réacteurs nucléaires, sans les éoliennes ?", lui répond Gabriel Attal.
Bardella propose d'exonérer les moins de 30 ans de l'impôt sur la fortune
"Avec vous, Kylian Mbappé aurait mieux fait de rester en France et de ne pas aller en Espagne", sourit Gabriel Attal.
Quid des impôts ?
Manuel Bompard estime qu'avec le programme du Nouveau Front Populaire, "92% des Français paieront la même chose ou moins d’impôts, les 8% les plus riches". De son côté, Gabriel Attal assure que sa "règle d'or" est de ne pas augmenter les impôts et propose de diminuer la fiscalité, notamment sur les successions. Pour Jordan Bardella, l'urgence en la matière est de "réaliser un audit sur les comptes de l'État". "Je n’augmenterai pas les impôts et je serai le premier ministre de la paix fiscale", promet-il.
"Tout ça n'est pas sérieux", fustige Attal
"Ne prenez le risque de voir vos cotisations salariales augmenter pour financer ces réformes", exhorte le Premier ministre qui cible notamment Manuel Bompard, porteur, dit-il, d'"un projet de 40 milliards d’euros qui n’est pas financé et qui nécessairement entraînera un matraquage fiscal sur les Français". "Je propose la mise en place d’un bonus/malus sur les entreprises qui licencient les séniors. Je veux mettre en place l’index seniors qui avait été censuré par le Conseil constitutionnel", suggère-t-il.
La réponse de Manuel Bompard à Jordan Bardella sur les retraites
Reprenant l'exemple du Français débutant sa carrière à 24 ans, Manuel Bompard développe. "Cette personne pourra partir à la retraite à 60 ans, mais elle ne bénéficiera pas d'une retraite complète. Pour cela, elle devra partir à 64 ans", propose le représentant de la France insoumise.
Place au thème des retraites
"La réforme des retraites est injuste sur le plan social et inefficace sur le plan économique", dénonce Jordan Bardella. Prenant l'exemple d'un Français qui commence à travailler à 24 ans après ses études, Jordan Bardella annonce un âge de départ à la retraite à 66 ans, "après 42 anuités", contre 60 ans pour un Français ayant démarré dans la vie professionnelle à 17 ans. "Il est normal que ceux qui commencent à travailler plus tard partent à la retraite plus tard", défend-il.
"Vous êtes une arnaque sociale", lance Bardella à Bompard sur la hausse du SMIC
Jordan Bardella s'en prend à Manuel Bompard et sa volonté de hisser le SMIC à 1.600 euros. "Vous avez un problème avec le travail. Si vous vendez aux patrons une augmentation du SMIC, cela va retomber sur eux, c'est eux qui devront assumer la hausse des charges", dénonce-t-il. De son côté, le coordinateur de la France insoumise avait dénoncé "la plus grande baisse de pouvoir d'achat des 40 dernières années". "Pourquoi, dès lors, ne pas augmenter le SMIC à 3.000 euros ?", interroge de son côté, non sans ironie, Gabriel Attal.
Les trois débatteurs s'affrontent sur le pouvoir d'achat
"La différence avec mes concurrents, c'est que je ne vais pas faire croire à la Lune aux Français", attaque Gabriel Attal, en réponse à la prise de parole de Jordan Bardella fustigeant un État français en "quasi-faillite". Le chef du Rassemblement national martèle sa volonté de baisser la TVA à 5,5% sur les produits de première nécessité. De son côté, Manuel Bompard dénonce les "mesures abandonnées" du patron du RN.