Les nouveaux députés se réunissaient pour la première fois jeudi afin d'élire le président de l'Assemblée nationale, un vote à l'issue incertaine dans un hémicycle profondément fragmenté. Et c'est la présidente sortante, Yaël Braun-Pivet, qui l'a emporté avec 220 voix au terme d'un scrutin serré qui s'est déroulé en trois tours. Le communiste André Chassaigne recueille pour sa part 207 voix, contre 141 pour Sébastien Chenu, le candidat du Rassemblement national.
Les informations à retenir :
- L'élection de la présidence de l'Assemblée nationale a eu lieu ce jeudi
- Yaël Braun-Pivet a été réélue à la tête de l'hémicycle
- Elle devance le communiste André Chassaigne et le candidat du RN Sébastien Chenu
- Le camp macroniste a obtenu le soutien de la droite
Sébastien Chenu (RN) dénonce une "victoire des combines" et des "alliances contre nature"
Sébastien Chenu, candidat du Rassemblement national pour l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale, a dénoncé jeudi sur X une "victoire des combines" pour Yaël Braun-Pivet, présidente sortante Renaissance, réélue avec notamment les voix des députés LR après un accord.
C'est une "victoire à la Pyrrhus", "contre nature, entre les macronistes et Les Républicains", a dénoncé l'ancien vice-président de l'Assemblée sur LCI. "Les Républicains qui se sont fait élire il y a 15 jours en disant qu'ils étaient l'opposition à Emmanuel Macron viennent de voter pour Yaël Braun-Pivet", a-t-il également critiqué, jugeant que cette élection "contournait la volonté des électeurs".
Aujourd'hui, ceux qui ont perdu dans les urnes, ont remporté la présidence de l'Assemblée Nationale. C'est un drôle de message envoyé aux Français. Ce soir, c'est la victoire des combines avec des alliances contre-nature. @LCIpic.twitter.com/vnMqPjynPk
— Sébastien Chenu (@sebchenu) July 18, 2024
Un vote "volé", selon André Chassaigne
Le vote des Français aux élections législatives "a été volé" lors de la réélection à la présidence de l'Assemblée nationale de Yaël Braun-Pivet par une "alliance contre nature" entre le camp présidentiel et la droite, a estimé jeudi André Chassaigne, candidat de la gauche au scrutin de la chambre basse.
"Le vote des Françaises et des Français (aux législatives des 30 juin et 7 juillet, ndlr), c'est un vote qui a été volé aujourd'hui par une alliance contre nature" entre la macronie et la droite, a affirmé dans les couloirs de l'Assemblée le député communiste, battu de 13 voix par la députée Renaissance pour le perchoir. L'alliance de gauche est arrivée en tête en sièges aux législatives devant le camp présidentiel et le Rassemblement national, mais sans majorité absolue.
Yaël Braun-Pivet réélue
Yaël Braun-Pivet (Renaissance), présidente sortante de l'Assemblée nationale, a été réélue jeudi au troisième tour avec 220 voix, devant le candidat du Nouveau Front populaire André Chassaigne (207 voix) et celui du RN Sébastien Chenu (141 voix). Au terme d'une élection à suspense, la députée des Yvelines, âgée de 53 ans, retrouve donc son "perchoir" après la dissolution, grâce notamment au soutien de la droite qui a passé un accord avec la macronie.
Braun-Pivet devance Chassaigne au deuxième tour, un troisième tour décisif
Yaël-Braun Pivet est arrivée en tête du deuxième tour de l'élection à la présidence de l'Assemblée avec 210 voix, bénéficiant à 100% du report de voix des élus Horizons et LR. La présidente sortante devance ainsi André Chassaigne, le candidat communiste représentant le Nouveau Front populaire qui a gagné deux voix par rapport au premier tour (202 au total). Sébastien Chenu pour le RN glisse à la troisième place avec 143 voix. Charles de Courson, arrivé 4e avec 12 votes, a annoncé se retirer.
André Chassaigne arrive en tête au premier tour, un second tour demandé
Yaël Braun-Pivet (124 voix), Sébastien Chenu (142 voix), André Chassaigne (200 voix) et Charles de Courson (18 voix) sont les candidats qualifiés pour le second tour de l'élection de la présidence de l'Assemblée. Le candidat représentant le Nouveau Front populaire est donc arrivé en tête du premier tour, mais sans décrocher la majorité absolue. Un deuxième tour est donc organisé, et le scrutin sera clos vers 18h15, a annoncé José Gonzalez. Son résultat sera connu vers 19 heures, a ajouté le président de la première mandature.
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Deux candidats, Naïma Moutchou (Horizons, 38 voix) et Philippe Juvin (LR, 48 voix) ont annoncé leurs retraits, qui devraient bénéficier à Yaël Braun-Pivet.
Ouverture du vote pour désigner le prochain président
Les députés ont commencé à voter jeudi après-midi pour élire le président ou la présidente de l'Assemblée nationale, un scrutin crucial pour la chambre basse mais qui devrait aussi peser sur la recomposition politique au sein de l'exécutif les prochaines semaines.
Les élus se succèderont à la tribune de l'hémicycle pour un vote à bulletin secret qui peut nécessiter jusqu'à trois tours, le dernier se jouant à la majorité relative. La présidente sortante Yaël Braun-Pivet (EPR, ex-Renaissance) pourrait l'emporter à la faveur d'un accord semblant se dessiner entre la macronie et la droite.
François Hollande a voté.
Six candidats en lice
Six candidats sont en lice. Au sein de la macronie, la présidente sortante Yaël Braun-Pivet, adoubée par son groupe et soutenue par le MoDem, est contestée par la députée Horizons Naïma Moutchou. Le communiste André Chassaigne portera les couleurs de la gauche et le centriste Charles de Courson celles du groupe Liot. Tous deux promettent de se maintenir jusqu'au troisième tour. Également en lice, le RN Sébastien Chenu, qui pourrait se retirer dès le deuxième tour, au profit de Yaël Braun-Pivet.
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La Droite républicaine, nouveau nom du groupe LR, a finalement pour candidat Philippe Juvin plutôt qu'Annie Genevard. Signe probable d'une entente avec la macronie, alors que le député avait noué un accord avec Gabriel Attal dans les Hauts-de-Seine pour les législatives. En échange de son soutien à Yaël Braun-Pivet, la droite souhaiterait une place à la questure, la présidence de la commission des Finances et une vice-présidence, selon des sources concordantes.
Laurence Tubiana se dit prête à devenir Première ministre
"Le Nouveau Front populaire n'a pas gagné la majorité absolue" mais "il a obtenu un succès qui répond à l'urgence sociale et écologique" en France, et "c'est donc une politique de gauche qu'il faut faire", a déclaré Laurence Tubiana, potentielle candidate de la gauche à Matignon, dans un entretien jeudi à l'AFP.
Cette politique devra rétablir la "justice fiscale", assurer "la relance du dialogue social sur les salaires" et remettre à plat la réforme des retraites : "Il faut abroger la réforme, la geler, tout ce qu'on veut, mais on ne l'applique pas", a affirmé l'économiste et diplomate du climat, qui souhaite aussi abroger la loi immigration.