2:45
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : Bertrand GUAY / AFP , modifié à
Après la présidence jeudi, remportée par Yaël Braun-Pivet, 21 postes stratégiques de l'Assemblée nationale vont être élus ce vendredi, à partir de 15 heures. Les postes des six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires sont en jeu. Ils devraient déboucher d'un accord entre la macronie et la droite.
L'ESSENTIEL

Après l'élection très disputée de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée, d'emblée contestée par la gauche, les députés s'attaquent vendredi à la répartition des autres postes-clés. Avec en surplomb un accord entre la droite et la majorité qui risquent de léser les autres forces politiques. Les six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires seront élus : ils composeront les 21 postes stratégiques du nouveau bureau de l'hémicycle. Comme la veille, les députés sont attendus dans l'hémicycle à 15 heures et tous doivent participer au vote.

Les informations à retenir :

  • Les députés vont voter ce vendredi après-midi pour élire 21 postes stratégiques de l'Assemblée
  • Six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires seront élus
  • Le camp présidentiel va devoir faire face à différents équilibres, notamment en raison de son accord avec la droite
  • Le premier tour du scrutin annulé à cause "de dix enveloppes en trop" dans les urnes
  • Quatre vice-présidents dont deux LFI élus au premier tour, Lescure et Genevard élus, le RN bredouille
  • Jeudi, Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente de l'Assemblée

Lescure et Genevard élus, le RN bredouille

Le ministre de l'Industrie Roland Lescure et Annie Genevard, députée du groupe la Droite républicaine, ont été élus à la vice-présidence de l'Assemblée à l'issue du deuxième tour de scrutin. En revanche, le Rassemblement national n'a pas glané de poste de vice-président.

"Honte à ceux qui ont pratiqué cette fraude", dénonce Jérôme Guedj (PS)

Le député PS Jérôme Guedj a vivement dénoncé vendredi une "fraude", un "événement d'une brutalité démocratique absolument impensable", après l'annulation du premier tour du scrutin visant à élire les vice-présidents de l'Assemblée, en raison de la présence d'un trop grand nombre d'enveloppes par rapport au nombre de votants.

"Honte à ceux qui ont pratiqué cette fraude dans notre hémicycle, honte à eux ", a tonné dans l'hémicycle le député, demandant à ce qu'une "enquête approfondie soit mise en oeuvre" et que les "modalités d'élection" soient améliorées.

Quatre vice-présidents dont deux LFI élus au premier tour

Les députés ont élu vendredi quatre vice-présidents de l'Assemblée nationale sur six dès le premier tour : les Insoumises Nadège Abomangoli et Clémence Guetté, la candidate d'Horizons et vice-présidente sortante Naïma Moutchou, et Xavier Breton (La Droite républicaine).

Le résultat a mis plus de quatre heures à être validé, après un premier vote annulé en raison d'un trop grand nombre de bulletins par rapport aux votants. Au second tour seront à nouveau candidats le ministre de l'Industrie Roland Lescure et Annie Genevard, députée du groupe la Droite républicaine, et les deux vice-présidents sortants du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte.

Le premier tour du scrutin annulé à cause "de dix enveloppes en trop" dans les urnes

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a déclaré que le premier tour du scrutin était annulé en raison d'un bourrage d'urne. "Dix enveloppes en trop" ont été glissées dans l'urne, a-t-elle précisé. Les députés sont invités à revoter pour le premier tour.

"Les scrutateurs ont procédé au dépouillement du premier tour de scrutin pour l'élection des vice-présidents. A l'issue du dépouillement, il est apparu que dix enveloppes en trop avaient été déposées dans les urnes. Conformément à la position unanime des scrutateurs que j'ai consultés, nous allons devoir refaire le scrutin dans la mesure où les résultats aboutissaient à de trop faibles écarts", a déclaré Yaël Braun-Pivet.

Quels sont les différents postes de l'Assemblée, qui seront élus cet après-midi ?

Les vice-présidents sont chargés de remplacer au perchoir la présidente de l'Assemblée en cas d'absence. Les questeurs ont pour fonction de gérer les finances de l'Assemblée et son administration. Quant aux secrétaires, ils veillent principalement sur les opérations de vote. Des charges de travail en plus pour les parlementaires qui, au-delà de leur donner du poids politique, ont bien des avantages. Par exemple, un questeur touche une indemnité de 5.000 euros en plus de sa rémunération de député.

Quelle devrait être la répartition des postes ?

En théorie, la répartition doit être proportionnée au résultat des urnes. Le règlement de l'Assemblée indique que pour ces postes, il faut notamment "s'efforcer de reproduire la configuration politique de l'Assemblée". En pratique, le camp présidentiel et les républicains devraient remporter le plus grand nombre de ces postes.

Une alliance entre la macronie et la droite ?

Les présidents des groupes avaient rendez-vous vendredi matin à 10H00 pour tenter de s'accorder sur une répartition des postes de six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires, qui forment avec la présidente de l'Assemblée le Bureau de la chambre basse, sa plus haute instance exécutive. Mais leur réunion a tourné court, selon des sources concordantes. L'ambiance était "détestable", la majorité continuant à vouloir "dealer avec LR" sans "tenir compte du poids de chaque force", a expliqué une source parlementaire à gauche.

Le règlement de l'Assemblée prévoit que la répartition des postes s'efforce de refléter les équilibres de la Chambre basse. Mais en cas de litige entre les groupes, les députés sont appelés à voter pour trancher. Une longue série de scrutins va donc se tenir à partir de 15H00, potentiellement jusqu'au cœur de la nuit. Pour le camp présidentiel, l'équation s'annonce complexe. Car il lui faut tenter de faire respecter son accord avec La Droite républicaine de Laurent Wauquiez, qui déroge nécessairement à cette règle proportionnelle.

Selon des sources parlementaires, le camp de Laurent Wauquiez a posé comme mise de départ une voire deux vice-présidences - la première étant fléchée vers Annie Genevard - un poste prestigieux de questeur, deux de secrétaires, et la présidence de la commission des Finances, qui se jouera samedi, et pour laquelle pourrait concourir Véronique Louwagie.

Autre motif de désaccord entre les blocs de l'Assemblée, la question des places attribuées au Rassemblement national. La gauche souhaite poursuivre le "front républicain" du second tour des législatives jusqu'au Palais Bourbon, en laissant le RN à l'écart des postes-clé.

Yaël Braun-Pivet réélue à la tête de l'Assemblée

Jeudi, Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente de l'Assemblée nationale dans un vote serré au troisième tour face au candidat de la gauche André Chassaigne, grâce au soutien de La Droite républicaine, qui a retiré son candidat Philippe Juvin.