Grogne des agriculteurs : Annie Genevard se déplace pour la première fois à leur rencontre 1:48
  • Copié
Lionel Gougelot // Crédit photo : Denis CHARLET / AFP , modifié à
Alors que la grogne du monde agricole continue de monter, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, s'est rendue ce jeudi dans le Pas-de-Calais afin d'échanger avec les exploitants. Une matinée articulée autour de l'écoute et du travail.

Pendant que la mobilisation des agriculteurs se poursuit, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, s'est rendue pour la première fois sur le terrain ce jeudi matin. Chez un producteur d'endives du Pas-de-Calais, non loin de Béthune, la matinée a été propice au travail.

"Il ne faut plus attendre, il faut maintenant agir"

Loin de l'effervescence des protestations et des mobilisations paysannes, les acteurs du monde agricole ont profité du déplacement de la ministre de l'Agriculture pour échanger et travailler avec elle. À l'écoute notamment de leurs revendications sur l'éternel problème des normes et du carcan administratif, Annie Genevard a promis de nouvelles annonces en la matière "dans les prochains jours". Selon elle, "cette voie de la simplification, qui très attendue par la profession agricole, n'en est qu'à ses débuts". Avant d'ajouter que les cultivateurs "n'attendent pas de l'argent. Ils attendent de vivre de leur métier dignement et avec plus de simplicité."

Alors que l'accord du Mercosur est toujours en négociation, la ministre a réaffirmé la position de principe du gouvernement à son encontre, à savoir "inacceptable en l'état". Annie Genevard a également fait des promesses quant aux solutions de rechange pour les interdictions de produits phytosanitaires. Des engagements en attente de concrétisation, comme l'observe Lucie Delbarre, présidente de la FDSEA du Pas-de-Calais. Elle rappelle au nom des agriculteurs, vouloir voir l'ensemble de leurs revendications arriver à leur terme, et non "des petites mesurettes". 

"Maintenant, on attend le concret, le concret, le concret. C'est ce qu'on martèlera de toute manière en permanence. Il ne faut plus attendre, il faut maintenant agir", appui-t-elle au micro d'Europe 1, afin de "vivre de notre métier sereinement et pouvoir envisager l'avenir". Et envisager l'avenir, c'est également évoquer la question de la transmission des exploitations avec la jeune génération. A ce propos, Annie Genevard se rend ce jeudi après-midi auprès des jeunes agriculteurs, toujours dans le Pas-de-Calais. 

Inquiétude concernant l'avenir de la loi d'orientation sur l'agriculture

L'inquiétude s'exprime chez les exploitants, notamment en ce qui concerne l'avenir de la loi d'orientation sur l'agriculture. "On entend parler de censure, etc. Est ce que ça peut être une loi qui va être encore repoussée?" "Le pire n'est jamais sûr dans la vie. Qui a intérêt à la censure et le désordre qui s'en suivrait?" s'interrogent-ils. 

Jack Isegar, producteur laitier dans le Boulonnais, semble plutôt convaincu. "Elle se met sur les dossiers, mais ils sont très complexe, très compliqué à comprendre, à faire comprendre à l'Europe. Je n'ai pas dit qu'elle n'est pas compétente, elle l'est certainement. Il y a toujours la même attente par rapport aux crises et avec ce qui va nous arriver avec le Mercosur, qu'est ce qu'on va avoir? Qu'est ce qu'on va, qu'est ce qu'on va subir? Car ce qui revient en boucle ici, c'est effectivement l'urgence de sauver l'agriculture française."