Nouveau gouvernement : le PS peut-il vraiment rallier l'arc gouvernemental ?
Alors que le Premier secrétaire du PS s'est dit prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la base "de concessions réciproques" en vue de la formation d'un nouveau gouvernement, Bruno Retailleau a dénoncé le rapprochement d'une partie de la gauche avec les Insoumis. En fin de journée, Emmanuel Macron dit s'entretenir à distance avec des responsables du NFP.
Emmanuel Macron a annoncé la nomination d’un nouveau premier ministre "dans les prochains jours" et reçoit ce vendredi les dirigeants de son ancienne majorité, puis ceux du PS et du parti Les Républicains. Lors de son allocution radiotélévisée, suivie par 17,5 millions de téléspectateurs, le chef de l’État a dit souhaiter un "gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer".
Les informations à retenir :
- Le Parti socialiste prêt à négocier avec les macronistes
- Marine Tondelier regrette que la Macronie ne veuille pas parler "écologie et justice sociale"
- Plus de 7 personnes sur 10 ont suivi l'allocution d'Emmanuel Macron
- Retailleau déclare que la "droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche"
- Olivier Faure souhaite que le PS prenne ses "responsabilités" face au "blocage"
- "Rien de ce que dit ou fait" Olivier Faure "n'est en notre nom", assure Mélenchon
- Macron ne veut pas nommer de Premier ministre du PS tant que celui-ci sera allié à LFI
- La France insoumise (LFI) a annoncé vendredi soir qu'elle refusait de se rendre lundi à l'Elysée pour des consultations avec le président Emmanuel Macron
LFI refuse de se rendre à l'invitation de Macron lundi à l'Elysée
La France insoumise (LFI) a annoncé vendredi soir qu'elle refusait de se rendre lundi à l'Elysée pour des consultations avec le président Emmanuel Macron en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre et d'un nouveau gouvernement.
"Nous sommes prêts à gouverner sur le programme pour lequel nous avons été élus", écrit le coordinateur national de LFI Manuel Bompard dans un communiqué, ajoutant qu'"aucune discussion autre que la nomination d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l'État". "Nous n'irons donc pas à l'Elysée ce lundi", a-t-il ajouté.
Macron va s'entretenir au téléphone avec les responsables de LFI, des Ecologistes et du PCF
Emmanuel Macron va s'entretenir au téléphone avec les dirigeants de La France insoumise, des Écologistes et du Parti communiste, a affirmé vendredi l'entourage du président de la République, qui a promis de désigner un Premier ministre dans les prochains jours.
La date de ces échanges n'a pas été confirmée à ce stade, alors que le chef de l'État a reçu vendredi à l'Élysée les responsables du Parti socialiste (PS), qui lui ont demandé de discuter avec les autres forces du Nouveau Front populaire dans le cadre des consultations devant mener à la nomination du futur chef du gouvernement.
Le PS ne participera "en aucun cas à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de droite", affirme Olivier Faure
Emmanuel Macron "n'a posé aucun préalable sur aucun sujet" lors des consultations en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre, et n'a "absolument pas" demandé aux socialistes de se détacher de La France insoumise, a déclaré vendredi le patron du PS Olivier Faure.
A l'issue d'une réunion des dirigeants du Parti socialiste avec le chef de l'Etat à l'Elysée, il a affirmé à la presse que ses troupes ne participeraient "en aucun cas à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de droite".
Macron ne nommera pas de Premier ministre du PS tant que celui-ci sera allié à LFI
Lors d'une réunion avec son propre camp ce matin, Emmanuel Macron a fait savoir qu'il ne voulait pas que la réforme des retraites soit touchée. Il a également déclaré qu'il refuse de nommer un Premier ministre socialiste, tant que le PS sera allié à LFI.
"Rien de ce que dit ou fait" Olivier Faure "n'est en notre nom", assure Mélenchon
Alors que les dirigeants socialistes sont actuellement reçus à l'Élysée, Jean-Luc Mélenchon a tenu à rappeler sur X qu'"LFI n'a donné aucun mandat à Olivier Faure, ni pour aller seul à cette rencontre, ni pour négocier un accord et faire des 'concessions réciproques' à Macron et LR. Rien de ce qu'il dit ou fait n'est en notre nom ou en celui du NFP."
Olivier Faure souhaite que le PS prenne ses "responsabilités" face au "blocage"
Avant le rendez-vous des socialistes avec Emmanuel Macron, Olivier Faure a assuré vouloir sortir le pays d'une situation de "blocage", sans pour autant "renoncer à ce que nous sommes", plaidant pour un "changement de cap".
"Nous sommes venu dire au président de la République que nous étions conscients d'une situation de blocage du pays et que nous voulions participer à ce que l'avenir des Français soit garanti. Cela supposait de notre part de prendre nos responsabilités", explique le premier secrétaire du PS.
La "droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche", déclare Retailleau
Le ministre démissionnaire de l'Intérieur affirme sur X que la "droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche qui a trahi Blum et Clemenceau", l'accusant d'avoir "pactisé avec les Insoumis, refusé de dénoncer les folles dérives des mélenchonistes après le 7 octobre, et voté une motion de censure irresponsable".
Alors que le Parti socialiste se dit prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base "de concessions réciproques", il déclare que "la droite peut accepter de faire des compromis, certainement pas des compromissions"
"Respectez les électeurs !" : Manuel Bompard désapprouve les négociations avec les macronistes
Gouverner avec ceux qui pensent qu’il y’a en France « des Français de papier » et que « certains régressent vers leurs origines ethniques » ?
— Manuel Bompard (@mbompard) December 6, 2024
Eh oh, réveillez-vous ! Respectez-vous ! Respectez les électeurs ! https://t.co/iqY1xFoZAa
Sur X, le coordinateur national de La France insoumise a réagi à l'annonce d'Olivier Faure, reçu ce vendredi midi à l’Elysée. L’idée de "gouverner avec ceux qui pensent qu’il y a "des Français de papier” et que "certains régressent vers leurs origines ethniques", faisant ainsi référence à des propos du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, issu de LR. "Réveillez-vous ! Respectez-vous ! Respectez les électeurs !", conclut-il.
Marine Tondelier regrette que la Macronie ne veuille pas parler "écologie et justice sociale"
Alors qu'elle est tenue à l’écart des consultations de vendredi, Marine Tondelier, a estimé sur RMC qu’Emmanuel Macron avait "choisi avec qui" il dialoguait pour choisir son nouveau premier ministre, ajoutant que ce dernier n'avait "pas beaucoup de flèches dans son arc". La patronne des Écologistes regrette ne pas avoir été invitée à l'Élysée par Emmanuel Macron, contrairement au PS, car "la justice sociale et l'écologie", le président "ne veut pas en parler".
"Je défends deux choses avec mon mouvement des Ecologistes : l'écologie (...) et la justice sociale et donc ces deux sujets, il ne veut pas en parler", a déclaré Marine Tondelier, observant que "tous les partis qui mettent en première ligne la défense des classes populaires ont été écartés du rendez-vous". "Tout le monde cherche des solutions sauf lui", a soupiré la secrétaire nationale du parti écologiste, rappelant avoir demandé à être reçue la veille. "Il a forgé son propre arc républicain (mais) il n'a quand même pas beaucoup de flèches dans son arc", a-t-elle regretté puisque dans le Nouveau Front populaire, Communistes et Insoumis manquent également.
En outre, Marine Tondelier a rappelé avoir écrit mercredi "à tous les chefs de groupes parlementaires de la majorité et du front républicain". "Tout le monde m'a répondu sauf Gabriel Attal. Il regarde exclusivement à droite et à l'extrême droite", a-t-elle déploré, appelant au contraire à "changer de cap politiquement".
Olivier Faure a annoncé vouloir négocier avec les macronistes et les LR
Au micro de Franceinfo ce vendredi matin, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure s'est dit prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la base "de concessions réciproques" en vue de la formation d'un nouveau gouvernement qui aurait un "contrat à durée déterminée".
Olivier Faure, qui sera reçu vendredi à midi à l'Elysée, a assuré qu'il était prêt à faire "des compromis sur tous les sujets", y compris les retraites, et souhaite qu'Emmanuel Macron désigne "un préfigurateur" qui organiserait cette négociation entre forces politiques avant de nommer un Premier ministre.
Raphaël Glucksmann se dit "prêt à participer à l’élaboration" d’un "contrat de non-censure ou de gouvernement"
L’eurodéputé Raphaël Glucksmann a indiqué sur RTL ce vendredi qu’il n’était "pas là pour faire acte de candidature". En revanche, il affirme vouloir "participer à l’élaboration d’[un] contrat", se disant "prêt à [s]’asseoir autour d’une table avec tous les gens qui sont certains qu’il ne faut pas laisser le Rassemblement national décider de la politique du pays". En outre, il juge nécessaire de "discuter avec les macronistes", et aussi, "avec toutes les forces qui acceptent de s’émanciper de la mainmise de [Marine] Le Pen".
Alors que la gauche a, jusqu'ici, peiné à s'accorder sur le même discours, "c'est le cas maintenant" déclare Raphaël Glucksmann, avec la volonté de "négocier un contrat, soit de non-censure, soit de gouvernement".