Macron a dit aux chefs de parti «sa volonté de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale» d'ici 2027
Le président Emmanuel Macron a invité les cadres des forces politiques, hors RN et LFI, pour une réunion ce mardi à 14 heures dans l'optique d'une nomination d'un Premier ministre. Selon des participants, le chef de l'État a affirmé qu'il souhaitait nommer un Premier ministre "dans les 48 heures". Suivez notre direct.
Emmanuel Macron a invité les cadres des forces politiques, hors RN et LFI, ce mardi après-midi pour essayer de défricher la route lui permettant de nommer un Premier ministre, et surtout d'éviter une censure. Une réunion durant laquelle le président de la République a annoncé "ne plus se mettre dans les mains du RN" pour gouverner, selon Marine Tondelier.
Les principales informations :
- Emmanuel Macron discute de "méthode" avec les partis à 14 heures, sans le RN ni LFI
- Le président doit se mettre en retrait après la réunion de mardi, disent PS et Ecologistes
- Emmanuel Macron souhaite nommer un Premier ministre "dans les 48 heures"
- Laurent Wauquiez espère un "accord" de non-censurabilité, mais exclut un "contrat de gouvernement"
- Olivier Faure affirme que "les choses ont plutôt bien avancé" sur un renoncement simultané au 49.3 et à la censure
Emmanuel Macron a dit aux chefs de parti "sa volonté de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale" d'ici 2027
Lors de la réunion avec les partis de "l'arc républicain", Emmanuel Macron a dit sa "volonté" de ne plus avoir recours à la dissolution de l'Assemblée nationale d'ici à la fin de son mandant, en 2027. Le chef de l'État a également constaté "une unanimité" des forces politiques "pour ne plus dépendre du Rassemblement national" pour gouverner le pays.
Concernant le successeur de Michel Barnier à Matignon, le président s'est engagé à nommer "dans les 48 heures" un Premier ministre qui discutera ensuite avec eux "du fond" avant de former un gouvernement, a déclaré son entourage. "Personne à ce stade n'a jeté d'oukase sur le sujet de la non censure" du futur exécutif, "donc ça ouvre effectivement les possibilités", a assuré un conseiller du chef de l'Etat, sans se prononcer sur le camp politique dont sera issu le prochain chef du gouvernement.
"Les choses ont plutôt avancé" sur un renoncement simultané au 49.3 et à la censure, dit Faure
Après la réunion des partis autour du chef de l'État au palais de l'Élysée, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, déclare que "les choses ont plutôt bien avancé". Il affirme que "c'était une réunion intéressante" car elle "permettait de comprendre les points de vue des uns et des autres" mais elle "n'était pas conclusive".
Il a expliqué aux journalistes que les personnalités présentes à cette rencontre avec Emmanuel Macron ont exclu l'idée d'une "grande coalition" pour gouverner le pays. Olivier Faure affirme que l'idée de ne plus recourir à l'article 49.3 "semble faire son chemin".
Le camp présidentiel s'est engagé à "ne plus se mettre dans les mains du RN" pour gouverner, affirme Marine Tondelier
La patronne d'Europe Écologie/Les Verts, Marine Tondelier, a annoncé que le camp d'Emmanuel Macron s'était engagé à "ne plus se mettre dans les mains du Rassemblement national" pour gouverner. "Sage nouvelle, sage décision. Ils savent aussi où ça les a conduits", a-t-elle ajouté. Mais elle affirme aussi que le président de la République n'a fait "aucun compromis, aucune concession".
Marine Tondelier a déclaré qu'elle s'engageait à ne pas utiliser l'article 49.3 en cas de nomination d'un Premier ministre venant des rangs de la gauche. "Si on n'a pas recours au 49.3, on est obligés de travailler en équipe à l'Assemblée nationale. Quelques personnalités autour de la table, qui ne sont pas de notre camp, ont pu trouver l'idée intéressante".
Wauquiez espère un "accord" de non-censurabilité, mais exclut un "contrat de gouvernement"
Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a dit mardi espérer "un accord" pour empêcher que le prochain gouvernement soit censuré, mais a écarté un "contrat de gouvernement" à l'issue d'une réunion à l'Élysée entre Emmanuel Macron et les chefs de parti.
"Autant j'espère qu'il peut y avoir un accord pour au moins ne pas faire tomber un gouvernement, autant nous ne croyons pas à la possibilité de discuter un contrat de gouvernement avec des gens qui ne partagent pas la même vision sur ce qu'il faut faire pour la France", a affirmé le député de Haute-Loire à la sortie de la réunion à laquelle étaient conviés les chefs de parti, hors RN et LFI.
Macron dit aux chefs de parti qu'il souhaite nommer un Premier ministre "dans les 48 heures"
Le président Emmanuel Macron a fait part aux chefs de parti réunis mardi à l'Elysée de son souhait de nommer un nouveau Premier ministre "dans les 48 heures", ont indiqué des participants à l'AFP, confirmant une information du Parisien. Le chef de l'Etat a réuni autour de la table les chefs des partis politiques, hors RN et LFI, pour essayer de défricher la route lui permettant de nommer un Premier ministre susceptible d'éviter une nouvelle censure.
Macron doit se mettre en retrait après la réunion de mardi, disent PS et Ecologistes
Emmanuel Macron, qui réunit mardi les partis politiques hors LFI et RN dans l'espoir d'avancer vers la formation d'un gouvernement, doit ensuite se mettre en retrait, ont plaidé les socialistes et les écologistes avant la rencontre à l'Elysée.
"Nous souhaitons que ce débat ne puisse pas se prolonger sous ses auspices pour une raison simple, c'est qu'il n'est plus en situation aujourd'hui d'être l'arbitre des élégances", a dit le patron du PS Olivier Faure devant la presse en arrivant au palais présidentiel, où il a demandé de nouveau la nomination d'"un Premier ministre de gauche". "La suite des discussions devrait plutôt se passer à l'Assemblée", a aussi affirmé la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.
"Les lignes ont énormément bougé depuis cet été"
Le chef de l'Etat ne va pas "construire un socle programmatique" mais veut leur proposer "un contrat de méthode", explique son entourage. "Les lignes ont énormément bougé depuis cet été" quand les socialistes refusaient toute discussion sans l'ensemble des formations du Nouveau Front populaire, a-t-on ajouté. Cela repousse en tout cas encore la nomination d'un nouveau Premier ministre.
Michel Barnier présidera d'ailleurs un (dernier ?) Conseil des ministres mercredi pour présenter le projet de "loi spéciale" sur le budget qui permettra notamment à l'Etat de lever l'impôt à partir du 1er janvier, dans l'attente d'un budget pour 2025. Ce texte sera examiné lundi à l'Assemblée. Son adoption ne fait guère de doute.
Pour l'heure, six jours après la censure de Michel Barnier, l'entourage d'Emmanuel Macron dit espérer "avancer sur un accord concernant une méthode" pour la nomination d'un nouveau chef de gouvernement. Manière aussi de renvoyer la balle aux forces politiques, qui rechignent à jouer le jeu.
Pas question de participer "à un gouvernement 'd'intérêt général' avec LR ou des macronistes ou je ne sais qui", a ainsi affirmé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, alors que la participation à cette réunion à l'Elysée divise à gauche.
Mélenchon hausse le ton
Les socialistes, écologistes et communistes, membres du Nouveau Front populaire, seront bien là. Mais les Insoumis qui avaient déjà décliné une invitation à l'Elysée, n'ont pas été invités et reprochent à leurs alliés d'aller négocier. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a appelé mardi sur France 2 ses alliés du NFP "à ne pas céder aux sirènes et à la tentation du gouvernement national". Et le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a haussé le ton : "Qui pense pouvoir gagner un seul siège sans nous ?", a-t-il prévenu depuis Redon (Bretagne) devant plusieurs médias dont l'AFP.
Dans un courrier adressé lundi soir à Emmanuel Macron, les cadres du PS expriment, eux, leur "conviction que seuls le dialogue républicain et la confrontation des points de vue peuvent permettre de trouver une issue à cette situation de blocage". Ils posent trois conditions : aucune participation à un gouvernement dirigé par la droite ou dit "technique"; un Premier ministre "de gauche"; "un véritable changement de cap politique" sur des sujets comme "les retraites, le pouvoir d'achat, la justice fiscale"...
A défaut d'une abrogation de la réforme des retraites, le communiste Fabien Roussel a suggéré sur franceinfo "une voie de passage", à travers "une conférence sociale", pour permettre à des "dizaines de milliers de salariés de partir en retraite comme s'il n'y avait pas eu cette réforme".
L'hypothèse d'un Premier ministre "pas crédible" pour Wauquiez
Mais l'hypothèse d'un Premier ministre de gauche est jugée "pas crédible" par le chef des députés Droite républicaine Laurent Wauquiez, qui a assuré ses troupes que la réunion de mardi ne pourrait qu'être une occasion de parler de "la méthode pour obtenir une non-censure" et "en aucun cas (d'une) participation à un gouvernement ou sur un programme".
Le petit groupe Liot, constitué d'indépendants, proposera de son côté "un pacte de non-dissolution", préalable à l'aboutissement de tout accord de "non-censure", a prévenu le député Harold Huwart. Avec une trentaine de responsables et autant de visions différentes autour d'une même table, cette consultation élyséenne risque-t-elle de virer à la cacophonie ?
"Ce n'est pas à (Macron) de faire la majorité", estime un soutien du président
Non convié, le Rassemblement national de Marine Le Pen se félicite de voir Emmanuel Macron lui donner "la médaille de l'opposition", a-t-elle lancé, fustigeant des "agapes pour se partager les postes".
La réunion de mardi à l'Elysée ne fait pas non plus l'unanimité chez les soutiens d'Emmanuel Macron, qui sera seul aux commandes de ce nouveau format de consultation, sans collaborateurs. "Il se trompe, ce n'est pas à lui de faire la majorité, c'est à son Premier ministre", estime un compagnon de route.
Pressenti parmi les favoris pour prendre la tête du gouvernement, le patron du MoDem François Bayrou s'est aussi montré sceptique, selon des sources au parti. Et l'éventuelle arrivée à Matignon de l'expérimenté centriste hérisse la gauche. Quant à l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, "le président la République nous a assuré que cette option n'était pas sur la table", a assuré Marine Tondelier sur LCI.