La fédération du Parti socialiste du Nord, l'une des principales du pays, a donné jeudi le coup d'envoi d'un appel aux dons auprès du grand public pour tenter de renflouer ses caisses que la succession des défaites électorales depuis 2014 a largement contribué à vider.
Un million d'euros de dettes. La fédération, qui ne compte plus que "5.700 militants contre 8.700 en 2013", selon sa première secrétaire Martine Filleul, souffre d'une dette d'un million d'euros et d'un déficit annuel de 250.000 euros (1,3 million de dépenses pour 1,050 million de revenus en 2015).
La cotisation des élus divisée par deux. La perte de 35 villes de plus de 9.000 habitants aux municipales de 2014, suivie de celle du département en 2015 (deux fois moins d'élus) et de la région en 2016 (le parti n'y a plus aucun élu), a réduit de moitié le montant total des cotisations des élus assises sur leurs indemnités (550.000 euros par an au lieu de 1,1 million), a détaillé Martine Filleul lors d'un point de presse.
Un "plan global de restructuration financière" avait déjà été annoncé en janvier dernier, a-t-elle rappelé : outre le principe d'un appel aux dons, il prévoit une hausse de cinq points des cotisations des élus (15% des indemnités, désormais), une cotisation forfaitaire à la fédération de 300 euros mensuels des parlementaires (au nombre de 14 actuellement), ainsi que "la vente d'une partie du patrimoine". En outre, le nombre des permanents a été ramené de six à trois (en équivalent temps plein).
Objectif : 250.000 euros d'ici le 15 juillet. Lors d'une réunion mercredi soir, la fédération a décidé de lancer l'appel aux dons, notamment par internet sur le site www.ps59.fr. Il vise à réunir "250.000" euros, d'ici "le 15 juillet", selon le trésorier Benjamin Saint-Huile. Cet appel s'adresse, outre aux militants dont la cotisation n'augmentera pas, "aux sympathisants, aux amis, aux citoyens". La combinaison des mesures doit permettre "de retrouver un équilibre annuel" du budget. Le parti escompte retirer 750.000 euros de la vente d'une partie des locaux de son siège (à 200 m de la mairie où siège Martine Aubry), "trop grands et pour partie inoccupés". "On a un acheteur" mais la vente n'est pas encore signée, a précisé Martine Filleul.
Selon la dirigeante, la chute du nombre d'adhérents de la fédération qui, au plus fort, a compté 10.000 militants, "n'est pas liée à François Hollande et aux difficultés du gouvernement, c'est un mouvement qu'on voit pour les formations politiques depuis une dizaine d'années".