Ce sont des griefs apportés à l'un des dispositifs du gouvernement pour s'éviter un nouvel automne social compliqué, trois ans après la naissance des "gilets jaunes". Lundi soir, Ségolène Royal a critiqué la manière dont le gouvernement a géré la hausse des prix de l'énergie, avec la mise en place d'une prime inflation de 100 euros pour les Français qui gagnent moins de 2.000 euros net.
"Ce n'est pas sérieux ! Cent euros… Comment ça va être calculé, avec une bureaucratie, il faut le demander… Au moment où tout est dématérialisé, comment le chèque arrive-t-il ?", a interrogé l'ancienne ministre de l'Écologie au micro de Laurence Ferrari dans Punchline sur Europe 1. "C'est comme le chèque énergie, il y a une personne sur deux qui relève du chèque énergie et qui ne le reçoit pas, parce qu'il faut le demander."
"L'idéologie libérale" du gouvernement
Pour les 38 millions de Français, le versement de cette prime de 100 euros devrait pourtant être automatique, a promis le gouvernement. "La difficulté, c'est de regarder le reste à vivre. Tant mieux, s'il y a 100 euros. Mais il y a une question de formation des prix, il faut les réguler, mais comme on a un gouvernement qui a une idéologie libérale, je pense qu'il n'a pas envie de contrôler les prix", a avancé la présidente de la COP21, en 2015. Lundi, Bruno Le Maire s'est dit favorable à la création d'un mécanisme de "stabilisateur automatique" du prix de l'électricité.
Ségolène Royal a également critiqué le rattrapage du gel des prix de l'énergie, au printemps prochain. "Ce que les Français n'ont peut-être pas vu, c'est qu'après l'élection présidentielle, le prix du gaz va d'autant plus augmenter" après le lissage annoncé par Jean Castex. "Là aussi, il faudrait la transparence", a appelé l'ancienne ministre.