Enfant blessé à Rennes : la lutte contre le narcotrafic doit être une «priorité nationale», affirme la maire

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Alors qu'un enfant de cinq ans a été grièvement blessé par balles ce samedi à Rennes lors d'une course-poursuite sur fond de trafic de drogue, la maire de la ville affirme que la lutte contre le narcotrafic doit être une "priorité nationale". La maire a prôné la création d'un "parquet national anti-stupéfiants". 

La lutte contre le narcotrafic doit être "une priorité nationale", a déclaré lundi la maire de Rennes Nathalie Appéré, alors qu'un enfant de cinq ans a été grièvement blessé par balles samedi à l'issue d'une course-poursuite sur fond de trafic de drogue. "Il nous faut une lutte qui soit particulièrement organisée, une grande priorité nationale et à tous les niveaux", a demandé la maire socialiste, interrogée par la presse en marge de la cérémonie d'installation du nouveau préfet de Bretagne.

"Au niveau national, nous sommes collectivement sous-outillés pour faire face à ce qu'est une criminalité organisée de plus en plus dangereuse", a-t-elle poursuivi, reprenant l'expression de "guerre" à mener contre le narcotrafic utilisée la veille par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. La maire a prôné la création d'un "parquet national anti-stupéfiants", mesure proposée par une commission d'enquête sénatoriale dans un rapport publié en mai.

CRS 82 sera "ce soir" sur place et "pour les jours à venir"

Dimanche soir, l'enfant de cinq ans était entre la vie et la mort, après avoir été touché par balle à la tête et à la joue à Pacé, au nord-ouest de Rennes, lors d'une course-poursuite en voiture. Interrogé sur son état de santé lundi, le parquet de Rennes n'a pas apporté de nouvelles précisions. L'enfant "se trouvait dans la voiture de son père qui venait du quartier de Maurepas", avait expliqué le procureur adjoint de la République de Rennes, Jean-Marie Blin, dimanche.

 

L'homme, connu de la justice pour trafic de drogue, a été poursuivi par un véhicule alors qu'il ramenait l'enfant chez sa mère à Vézin-le-Coquet près de Rennes. Sa voiture a essuyé des tirs d'armes automatiques. Plus tôt dans la journée, une fusillade avait également eu lieu à Maurepas, où un groupe d'hommes encagoulés, dont l'un armé, avaient été aperçus, selon le magistrat. La CRS 82, spécialisée dans les violences urbaines, a été déployée dans la nuit de dimanche à lundi, sur demande du ministre de l'Intérieur, a indiqué le nouveau préfet de Bretagne, Amaury de Saint-Quentin à la presse lundi.

La compagnie sera "ce soir" sur place et "pour les jours à venir", a-t-il poursuivi sans plus de précisions. Lundi matin, seuls quelques fourgons et voitures de police étaient visibles dans les allées du quartier de Maurepas, ainsi que deux ou trois groupes de jeunes gens tous vêtus de noir et portant capuche qui ne semblaient pas intimidés par cette présence, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Pendant un moment, le point de deal était juste devant l'entrée de l'immeuble, ils se mettaient à l'abri sous le porche", raconte une salariée travaillant à Maurepas. "Et puis on a installé une caméra de surveillance juste à cet endroit. Alors, ils se sont juste déplacés là-bas, un peu plus loin", dit-elle. "Quand les policiers sont là, il n'y a plus beaucoup de monde dans le coin. Mais ils vont revenir, c'est sûr, on l'a vu à plusieurs reprises", renchérit Marie, 74 ans, qui habite ce grand ensemble d'immeubles depuis 17 ans.

Ressent-elle un sentiment d'insécurité après les fusillades qui ont à plusieurs reprises retenti dans le secteur ces derniers mois ? "J'y pense mais ça ne m'empêche pas de dormir", répond la septuagénaire, qui habite à moins de 100 mètres d'un point de deal et préfère témoigner de manière anonyme.